Des travailleurs licenciés par leur employeur vont en justice et gagnent le procès en première instance ou en Appel. La Société des Mines de Belahaourou (SMB) doit donc leur payer des droits reconnus par la justice. Mais depuis deux ans, rien n’est fait. Les travailleurs attendent toujours. Les autorités s’enferrent dans un incompréhensible mutisme .

Déjà que nous avons au Burkina une loi du travail permissive qui permet beaucoup d’abus de la part des employeurs (CDD répétitifs, société de placement, indemnités de licenciement plafonnées à 18 mois de salaire, etc.) si les employeurs peuvent encore refuser d’exécuter les décisions de justice en faveur des employés, cela est quand même grave. La loi du travail dans le monde entier est faite pour protéger le plus faible dans le contrat du travail, c’est-à-dire l’employé, mais difficile de dire que l’employé burkinabè se sent vraiment protégé par la législation.
Les employés souffrent de ce fait de l’arrogance des employeurs qui se permettent tous les abus. Les témoignages des employés de l’ONATEL récemment sont pathétiques. Avant, eux il y a eu les travailleurs de la BRAKINA qui se sont offusqués des discours de leur Directeur. Et ces patrons bien souvent étrangers sont reçus par nos autorités sans que ces dernières ne tapent du poing sur la table pour exiger le respect des lois du pays et de l’équité pour les burkinabè.

301 employés licenciés par une entreprise parce qu’ils ont eu un mouvement d’humeur ; est-ce que l’employeur aurait osé la même attitude si nous étions toujours sous l’ancienne loi du travail au Burkina qui permettait à l’employé de demander par exemple 5 ans de salaire en cas de licenciement abusif ? La réponse est bien sur non. La Justice demande à l’entreprise de payer les heures supplémentaires, et autres primes non perçues par les employés avant leurs licenciements et bien d’autres avantages et l’entreprise invoque des problèmes de trésorerie.

La loi du Travail au Burkina a été changée sous l’ère Tertius Zongo qui entendait faire des faveurs aux investisseurs pour qu’ils créent beaucoup d’emplois. Non seulement, on ne voit pas ces investisseurs étrangers venir en masse, mais en plus nous assistons depuis lors à une précarisation sans pareille de l’emploi au Burkina. Il est peut-être temps de changer cette loi pour qu’elle réponde à sa vocation première, protéger le plus faible, c’est-à-dire le travailleur. Il faut également que nos autorités protègent les travailleurs en rappelant souvent les investisseurs étrangers à l’ordre.

Wendkouni Nazé
Kaceto.net