Jour J pour la commission d’enquête parlementaire sur les titres miniers et les responsabilités sociales des entreprises minières. Créée le 12 avril dernier, c’est aujourd’hui qu’elle doit rendre son rapport et dire si les richesses naturelles du Burkina ont été gérées selon les règles de bonne gouvernance. Hier, dans les couloirs de l’assemblée nationale, l’agitation était bien perceptible. "Ca va encore faire du bruit" souffle un fonctionnaire parlementaire, allusion au rapport sur le foncier urbain publié le 14 octobre dernier qui a révélé la délinquance immobilière à laquelle se sont livrées plusieurs personnalités.
Composée de 10 députés issus des groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et présidée par le député Ousséni Tamboura (MPP), la commission a reçu la mission « d’évaluer la traçabilité du flux de titres miniers délivrés, examiner la légalité des activités menées dans le secteur, évaluer le respect du cahier de charge par les titulaires des titres miniers et les moyens de contrôle de l’Etat, estimer le manque à gagner de l’Etat et des collectivités dans le recouvrement des taxes et formuler des recommandations ».
Que des gens aient pris des libertés avec les lois dans la gestion de l’exploitation minière ne faut l’objet d’aucun doute. Reste à connaitre l’ampleur des malversations commises durant la période couverte par l’enquête 2005-2015, et l’identité des fautifs.
Reste aussi à connaitre quelle sera la suite judiciaire qui sera donnée au contenu du rapport. Car aujourd’hui comme hier, des dizaines, voire des centaines de rapports qui ont mis en lumière des pratiques peu recommandables dorment toujours dans les tiroirs. Les juges qui ont exigé et obtenu l’augmentation de leurs salaires sont à présent le dos au mur ; ils doivent faire leur travail et rendre la justice à laquelle les Burkinabè ont droit. Le procureur du Faso va t-il se saisir d’éventuels cas de malversations et lancer des procédures judiciaires contre les présumés coupables ?
Le peuple l’observe.

Kaceto.net