Depuis hier, nos confrères des médias publics (RTB, Sidwaya), du SIG et des DCMP, observent une grève générale de 96 heures à l’appel du Syndicat autonome des travailleurs de l’information et de la culture (SYNATIC). C’est la troisième fois depuis début octobre que le mouvement social, très suivi paralyse le fonctionnement du service public de l’information. L’objet de cette grogne sociale n’a pas changé. Ils réclament la transformation des EPE de la Communication en sociétés d’Etat, l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel des médias publics du SIG et des DCPM, l’adoption du décret portant SIG en tenant compte des préoccupations réelles des travailleurs et la reconstitution de carrières des agents de la Communication et de la Culture. Ils revendiquent également le rétablissement des rémunérations coupées depuis 2012 : frais de production, primes RFI, frais de pylônes, frais de verres correcteurs, et l’arrêt des pressions sur les journalistes dans le traitement de l’information.
Dans un communiqué adressé directement au président du Faso, le Synatic menace d’engager d’autres formes de luttes pour obtenir la satisfaction des revendications querellées.
Manifestement, le dialogue social entre les travailleurs et le gouvernement peine à s’installer ; il y a comme un blocage de la discussion, pourtant indispensable afin d’aboutir à un accord de compromis qui satisfasse les travailleurs dans les limites des capacités financières du gouvernement. Car le fond du problème est là. Hors mis celui relatif à l’arrêt des pressions sur les journalistes dans le traitement de l’information, la satisfaction des autres points de la plateforme a des implications financières sur lesquelles les deux parties ont des appréciations divergentes.
En s’adressant directement au président du Faso, les confrères semblent avoir perdu confiance dans la parole de leur ministre de tutelle. Le président se retrouve donc en première ligne comme il l’avait été dans le traitement des revendications des magistrats, ce qui, à priori, n’est pas son rôle. D’autres mouvements sociaux sont annoncés dans les jours et semaines à venir. Dans un climat social déjà délétère, les ministres concernés doivent résolument épouser l’éthique de la discussion, seul moyen dans une république de résoudre les conflits dans un cadre démocratique.
Il faut stopper la spirale de la violence sociale qui s’installe insidieusement dans notre pays, sous peine de compromettre les espoirs nés e l’insurrection populaire et l’aspiration à une croissance économique inclusive.

Kaceto.net