Les deux coalitions de l’opposition ivoirienne estiment que le taux de participation au référendum sur la Constitution, qu’elle avait appelé à boycotter sont très faibles, sans qu’il soit possible pour le moment de vérifier ces affirmations alors qu’une partie du pays vote encore.

"Les résultats (...) montrent que le projet et le président Alassane Ouattara" ont "été désavoués par le peuple. Au total (sur l’ensemble du pays), le taux de participation est entre 6 et 7%" a affirmé à l’AFP Pascal Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI), fondé par l’ancien président Laurent Gbagbo, au nom de la coalition l’Alliance des forces démocratiques de Côte d’Ivoire (AFD-CI).

"Il s’agit d’un succès éclatant du mot d’ordre de boycott que nous avons lancé. Il appartient au président Ouattara de tirer les conséquences (...) Soit il retire le texte, soit il démissionne", a-t-il conclu.

De son côté, la coalition "Front pour le refus-Coalition du non", qui avait aussi appelé au boycottage, estime que "le taux de participation oscille entre 3 et 5%".

"Le peuple s’est clairement exprimé en réaffirmant sa souveraineté, renvoyant ainsi M. Alassane Ouattara à sa copie", a affirmé Danielle Boni-Claverie, parlant de "mascarade".

Au nom de la coalition, elle a lancé une "sévère mise en garde contre toute tentative de travestir l’expression de la volonté du peuple" et demandé au président Ouattara de "de tirer toutes les conséquences (...) de son échec".

Les résultats officiels ne devraient être connus que lundi ou mardi de source proche de la Commission électorale indépendante.

L’issue du vote ne fait guère de doute puisque l’opposition a appelé au boycottage du scrutin. Le taux de participation étant le principal enjeu de ce scrutin.

Selon le pouvoir, cette nouvelle Constitution évacue notamment le concept d’"ivoirité" en clarifiant les conditions d’éligibilité du président. Ce projet de troisième Constitution prévoit aussi la création d’un poste de vice-président qui alimente tous les fantasmes. En outre, ce texte crée un Sénat, institutionnalise la Chambre des rois et chefs traditionnels et étend le domaine de compétence du Conseil économique et social à l’environnement.

AFP