La France et la Chine vont lancer un fonds destiné à financer des investissements communs à l’étranger, a annoncé le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, le 31 octobre, lors d’une visite officielle à Pékin.

M. Ayrault a souligné dans ce cadre que le projet de construction à 20 milliards d’euros de deux réacteurs nucléaires EPR en Grande-Bretagne, dans le cadre d’un partenariat entre EDF et le groupe China General Nuclear (CGN), a valeur d’exemple. « C’est un très bon exemple de ce qu’on va faire ensemble, remporter des contrats sur les marchés tiers, et cela dans tous les secteurs », a fait remarquer le chef de la diplomatie française, qui s’exprimait lors d’un point de presse avec son homologue chinois, Wang Yi. « C’est un modèle que nous soutenons partout, y compris en Afrique, y compris en Asie », a-t-il insisté, indiquant que le nouveau fonds « sera créé prochainement ».

Pour rappel, la Chine et la France ont signé en juin 2015 une déclaration de partenariats sur les marchés tiers dans laquelle les deux pays s’engagent à conquérir ensemble des marchés en Afrique et en Asie.

Selon les termes de cette « Déclaration sur les partenariats franco-chinois sur les marchés tiers », les deux pays prévoient de travailler ensemble à des projets dans les domaines des infrastructures et de l’énergie et à introduire de « nouvelles formules de cotraitance, de coproduction et de cofinancement », qui viseront « prioritairement l’Asie et l’Afrique ».
Cet accord est révélateur des rapports schizophréniques, pour ne pas dire hypocrites qu’entretient la France avec la Chine. En public, le pays qui se veut la patrie des droits de l’homme brocarde régulièrement le manque de démocratie et les atteintes aux droits de l’homme en Chine, et en privé, signe de juteux contrats et fait de bonnes affaires avec le géant asiatique. Dans un contexte de crise économique, de chômage de masse et de faible croissance, on peut bien s’arranger avec l’éthique et fréquenter allègrement le "diable".