C’est donc Donald Trump que les Américains ont souverainement élu pour succéder à Barak Obama. Ce n’est pas une blague de mauvais goût. Le 45e président américain est bel et bien cet homme sans charme, sans finesse, foncièrement réactionnaire sur les questions de société, notamment le droit des femmes, la peine de mort, l’avortement, les autres religions que le christianisme et l’immigration. Il n’était pas le favori des sondages et autres pronostics des spécialistes de la politique américaine. Ces derniers ont tout faux. Et c’est mieux ainsi. Dans le secret de l’urne, même le charlatant le plus puissant est incapable de prévoir le choix du citoyen. Dans l’urne, l’électeur retrouve sa liberté entière. Il choisit qui il veut. A l’abri des mises en garde sur les conséquences de son choix, il peut même choisir de ne pas choisir.
En préférant le candidat excentrique, violent, raciste et mégalomane à Hilary Clinton, une femme d’une rare élégance, plus ouverte sur le monde et mieux disposée à accueillir l’altérité, c’est une Amérique frileuse, qui voit son hégémonie grignotée au fil des ans par de nouveaux pôles de puissance, qu’elle a donné à voir au reste du monde
La défaite de Hilary Clinton est aussi une défaite de Barak Obama. Il avait activement soutenu la candidate démocrate, dans l’espoir de la voir continuer les réformes qu’il avait engagées. Après huit années de "communisme", le peuple américain est revenu à ses fondamentaux. Trump représente le" prototype" de l’Américain : individualiste, égoïste, égocentrique et dominateur.
Les partisans de la suprématie blanche et autres pourfendeurs de la mixité ont gagné. Mais une chose est sûre, entre les propos sans mesure de campagne et la gestion du pouvoir, le nouveau président va devoir avaler des couleuvres qu’il a lui-même fabriquées. Donald Trump sait que le protectionnisme économique qu’il a vanté durant la campagne est un mensonge. Qui mieux que l’Amérique profite de l’ouverture des frontières, de la disparition des droits de douane, de la liberté de commerce et de circulation ? Sauf à provoquer une crise qui pourrait lui être fatale, on ne voit pas comment il remettra en cause le droit à l’avortement et la la liberté sexuelle. Il devra opérer un rapide rétropédalage sur les droits des Américains musulmans à pratiquer librement leur religion sans être stigmatisés.
La campagne est un moment où tous les mensonges, les contrevérités, les manipulations sont permis. Trump en usé à l’excès. Avec succès. Mais il faut faire confiance au peuple américain pour assurer une veille citoyenne et contenir les éventuelles dérives de celui qui vient de signer un bail de 4 ans à la Maison Blanche

JV ; Kaceto.net