Le premier ministre Paul Kaba Thièba poursuit ses consultations en prélude à la tenue de la Table ronde des bailleurs à Paris prévue du 7 au 8 décembre pour le financement du PNDES. Après les partenaires techniques et financiers le 4 novembre dernier dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères, la Banque africaine de développement le 11 novembre à Abidjan, le chef du gouvernement, accompagné de la ministre de l’Economie et des finances, Rosine Coulibaly, a rencontré hier, à la direction générale de la coopération, les opérateurs économiques privés nationaux. Objectif : leur présenter les projets structurants et solliciter leur implication dans la réalisation du Plan. Environ 80 projets ont été identifiés couvrant tous les domaines de l’activité économique : agriculture, formation, énergie, artisanat, etc. Pour les projets nécessitant d’importants financement, le gouvernement propose un partenariat public privé, notamment dans les infrastructures routières ou les technologies innovantes en énergies renouvelables.
Elaboré sur la base du programme de campagne du président Roch Kaboré, le PNDES s’articule autour de trois axes stratégiques :
* Réformes des institutions et modernisation de l’administration, où il est question de "renforcer la gouvernance dans ses dimensions politique, administrative, sécuritaire, économique et locale".
* Développement du capital humain, avec un accent mis sur l’éducation, la formation professionnelle et technique, la santé, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement.
* Dynamisation des secteurs porteurs pour l’économie et les emplois, dans le but d’améliorer la productivité agricole, l’accroissement de la valeur ajoutée des industries agroalimentaires et des industries de services.

D’un coût global de 15 395,4 milliards de francs CFA, soit un coût annuel moyen de 3 079,1 milliards de francs CFA, le financement est assuré par l’Etat à hauteur de 63%, et un besoin de financement qui s’élève à 5570,2 milliards de F CFA, soit 36,2% du coût. Le gouvernement compte sur la mobilisation de l’épargne nationale et sous régionale, y compris celle des Burkinabè de l’extérieur, les émissions de titres publics (emprunts obligataires), les contributions des partenaires et par le mécanisme du Partenariat public-privé (PPP) pour combler ce besoin de finacement.
La part consacrée aux dépenses en capital (investissements et transferts en capital) est de 54,6%, correspondant à une enveloppe globale de 8 408,2 milliards de francs CFA sur la période, soit 1 681,6 milliards de francs CFA par an.

Le rendez-vous de Paris s’avère donc crucial pour le Plan qui, au départ couvre la période 2016-2020. Un réajustement du calendrier s’avère donc nécessaire, l’année 2016 ayant été consacrée à la conception et la mise en place des structures chargée de piloter sa mise en oeuvre. Le gouvernement devra surtout montrer sa capacité à mobiliser les ressources internes et à créer les conditions sociales favorables à l’investissement privé national et international.

JV ; Kaceto.net