Pascal Rebillard, Jean-Pierre Schiano et Pierre Mahé , tous d’anciens directeurs généraux de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (BICEC), et Alain Pierre Louis Ripert, l’actuel DG de cette filiale camerounaise du groupe bancaire français BCPE ; sont attendus au tribunal de Grande instance du Wouri à Douala ce 22 novembre et demain 23 novembre 2016.

Les intéressés devront, selon nos sources, s’expliquer devant un juge d’instruction sur l’affaire de détournement d’un montant total de plus de 50 milliards de francs Cfa à la BICEC sur une période de 12 ans. Ce scandale a été révélé au début de cette année par une enquête interne, puis confirmée par les contrôleurs de la COBAC, l’organe de régulation du secteur bancaire dans la zone Cemac.

Depuis le 8 août 2016, le Camerounais Innocent Ondoa Nkou, ex-directeur général adjoint de la BICEC, qui aura occupé ce poste pendant près de 20 ans, est écroué à la prison centrale de Douala dans le cadre de cette affaire. Il est incarcéré en compagnie de ses compatriotes Samuel Ngando Mbongue, ancien directeur de la comptabilité et de la trésorerie à la BICEC, et de Martin Nyamsi, prestataire de service au sein de cette banque à travers l’entreprise Interface.

Jusqu’ici, aucun des responsables français, qui ont tous occupé le poste de DG de la BICEC sur la période durant laquelle les détournements ont été perpétrés, n’avait été cité, encore moins inquiété. A l’observation, leur récente convocation par la justice camerounaise pourrait donner toute une autre orientation à ce dossier.

Ce d’autant que, dès le déclenchement de cette affaire, de nombreux observateurs s’étaient étonnés de ce qu’un tel réseau ait pu exister au sein d’une institution bancaire pendant aussi longtemps (12 ans), sans que les multiples contrôles internes et externes imposés aux banques ne permettent de découvrir le pot-aux-roses.

Pour rappel, sur la base de soupçons consécutifs à un contrôle interne, une enquête conduite en mars 2016 au sein de cette banque par la COBAC a permis de mettre à nu un réseau « impliquant des prestataires externes avec des complicités internes ».

Ce réseau, selon les conclusions de l’enquête, a causé à la BICEC un préjudice financier estimé à plus de 50 milliards de francs Cfa sur une période de 12 ans ; au moyen de nombreuses surfacturations et des factures fictives, régulièrement payées à des prestataires « via un circuit hors procédure ».

ECOFIN