Les réponses du ministre de la Sécurité Simon Compaoré et du président du Parlement Salifou Diallo, sur une éventuelle rétrogradation de l’ancien Premier ministre, le Gal de division Yacouba Isaac Zida, ont provoqué un fou rire ce jeudi à l’Assemblée nationale.

Le Parlement burkinabè s’est planché ce jeudi 24 novembre 2016 sur le projet de loi portant, statut général des Forces armées nationales et des conditions d’avancement des personnes d’active des Forces armées nationales.

Après l’exposé, seuls deux députés ont posé des questions dont celle du député Zilma François Bacyé (Nouvelle Alliance du Faso, NAFA).

« Je voulais savoir le cas de celui qui est devenu général de division (…) qu’est-ce qui est fait à votre niveau pour résoudre ce problème-là ? », s’est lancé M. Bacyé avant de préciser le fond de sa pensée : « Il y a un qui s’est octroyé quatre grades en une seule fois, qu’est-ce qui est fait pour que cela soit réparé ? »

Le député fait allusion à l’élévation en 2015 par le président de la Transition, Michel Kafando, de son Premier ministre Yacouba Isaac Zida, du grade de lieutenant-colonel à celui de général de division.

Cette promotion avait fait les choux gras de la presse qui faisait également écho de mécontentements au sein de la hiérarchie militaire.

Les membres de la commission défense ont préféré renvoyer les questions au gouvernement, à cause disent-t-ils, de leurs « technicité ».

Cette situation a fait sourire le président du Parlement burkinabè, Salifou Diallo qui s’est laissé aller dans une série de plaisanteries.

« J’ai l’impression que la Commission défense tremble (…) Vous avez le droit avec vous. Quand il s’agit des militaires, vous tremblez-là ! Vous ne voulez pas répondre aux questions. Vous refilez la patate chaude au gouvernement », a-t-il déclaré sous les rires nourris de l’Assemblée nationale.

Le ministre de la Sécurité intérieure Simon Compaoré, représentant le gouvernement, adoptera lui aussi la prudence de la Commission défense.

« Effectivement, la question militaire est délicate (rires). Je le dis et vous riez… Moi-même, je sais pourquoi je dis ça, parce que j’ai des séquelles toujours (rires de plus belle) », a-t-il déclaré.

L’ex maire de Ouagadougou fait allusion à la violente agression dont il a été victime en 2011, lors d’une descente musclée à son domicile, de militaires mutins.

« Qu’est-ce qu’on fait de ceux qui ont sauté des grades (...) Je pense qu’il faut donner du temps au temps par rapport à cette question. Après l’adoption de ces textes, après tout ce qui est en train d’être fait par la hiérarchie militaire, conséquemment aux us et coutumes et de la réglementation militaire, ce que vous venez de soulever trouvera son dénouement. Ce n’est pas une fuite (en avant), mais vous comprendrez qu’il y a d’autres questions qu’il faut résoudre avant de résoudre la question que vous avez soulevée », a-t-il affirmé, un air plus sérieux.

Toutefois pour Salifou Diallo, « même le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a du mal a abordé certaines questions liées à la sécurité (rires) ».

« Mais, nous disons que les réponses sont claires. La loi n’est pas rétroactive. Il existe au sein de l’armée des mécanismes pour régler un certain nombre de manquements et nous, nous nous en tenons à l’application de ces mécanismes internes à l’armée », a ajouté M. Diallo.

Au final, la nouvelle loi portant statut général des Forces armées nationales et des conditions d’avancement des personnes d’active des Forces armées nationales, a été adoptée.

Salifou Diallo a félicité le gouvernement et l’Armée qui ont su apporter « un texte très clair et précis ».

Agence d’Information du Burkina