L’Assemblée nationale du Tchad a adopté une réforme du Code Pénal qui prévoit l’abrogation de la peine de mort et l’interdiction des mariages précoces. Un immense pas en avant pour ce pays qui compte 69% des femmes mariées avant leurs 18 ans.

Une avancée dans le droit des femmes au Tchad avec l’adoption par l’assemblée nationale le 12 décembre dernier d’une loi abolissant les mariages précoces. Un nouveau code pénal fixe désormais l’âge légal du mariage pour les filles qui passe de passe de 16 à 18 ans. En 2015, le président Déby avait promulgué une loi qui punit de 5 à 10 ans de prison et de 500 000 à 1 million de FCFA (750 à 7 500 euros) toute personne qui contraint un mineur à un mariage.
Selon l’UNICEF, 28% des femmes de 15 à 49 ans ont été mariées avant l’âge de 15 ​ans, et 69% des femmes âgées de 20 à 49 ont été mariées de force avant 18 ans. En juillet dernier, la ministre des Droits de la femme avait révélé que les taux varient selon les régions, 52% dans la capitale Djaména, contre 60 à 80% dans les autres régions. Comme ailleurs sur le continent, les mariages précoces sont un frein à l’éducation des filles tchadiennes, condamnées à abandonner les bancs de l’école et à faire rapidement des enfants. Au Tchad, refuser d’épouser l’homme que les parents ont choisi, c’est s’exposer à la stigmatisation, voire à une mise en quarantaine dans la société.
Le 12 décembre, le parlement a également réformé le code pénal, faisant de l’homosexualité non plus un crime, mais un délit, passible d’une amende ou d’une peine de prison avec sursis.​
La peine de mort a de nouveau été aussi été abolie après qu’elle ait été rétablie en 2015 dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Elle reste d’ailleurs applicable sur les personnes reconnues coupables d’actes terroristes.

Salam Sondé
Kaceto.net