Le Général Yacouba Isaac Zida sera rayé de l’armée burkinabè et il n’y aura pas de militaire dans le gouvernement sous Roch Marc Christiaan Kaboré. Ce sont là quelques-unes des annonces fortes faites par le président Roch Marc Christian Kaboré ce 29 décembre 2016. C’était face aux journalistes pour le bilan de la première année de son arrivée au pouvoir

Des hélicoptères et 150 véhicules tout terrain, sont entre autres moyens qui viendront très bientôt renforcer les armées du Burkina. Le tout nouveau chef d’Etat-major Général des Armées (CEMGA) va s’atteler à faire le point sur l’armement du Burkina afin de définir les besoins afin qu’ils soient comblés. C’est en ministre de la Défense que le président du Faso a répondu aux questions sécuritaires. Déplorant que Blaise Compaoré avant sa fuite, ait détruit une grande partie du matériel de renseignement qui permettait par exemple d’écouter les téléphones satellitaires à travers le monde, Roch Marc Christian Kaboré s’est voulu rassurant sur le système de renseignement en reconstruction. « Un système de renseignement ne se construit pas en moins d’une année, mais je suis déjà très satisfait du travail abattu, car les renseignements qui remontent sont de qualité ». Quant au changement de CEMGA, le président Roch Marc Christian Kaboré a expliqué qu’il faut différentes formes de commandement en fonction des moments, sinon il n’a pas à se plaindre du CEMGA sortant avec qui il a eu une bonne collaboration. Le nouveau CEMGA aura donc la lourde tâche de réorganiser complètement l’armée afin qu’elle puisse faire face aux nouvelles formes de menaces dont le terrorisme.

« La patrie ou la Mort, nous vaincrons, n’est pas un vain mot mais une réalité et nous devons nous battre même jusqu’à la mort pour défendre notre patrie  ». Le président du Faso s’est dit également prêt à se départir du ministère de la Défense pour le confier à quelqu’un d’autre et également à décharger le ministre d’Etat Simon Compaoré du ministère de la Sécurité afin d’en faire un ministère plein. Ces changements pourront intervenir lors du prochain remaniement ministériel.

De la relation du président Roch Marc Christian Kaboré avec le président de l’Assemblée Nationale Salifou Diallo
« Salif Diallo et moi sommes des compagnons de lutte depuis très longtemps  » dira-t-il même s’il ajoute toute suite « Nous n’avons pas le même caractère ». Quant à la question des tablettes distribuées aux députés, le président du Faso est très formel. Ma position est que les tablettes doivent être restituées. Nous en avons parlé avec le président de l’Assemblée nationale même s’il est vrai qu’il y a la séparation des pouvoirs et que l’Assemblée nationale est une institution autonome. « Les tablettes ont été retournées au ministère et comme j’ai donné des instructions, elles seront retournées à l’entreprise Huawéï pour solde de tout compte comme on le dit ».
Concernant la somme d’un million donnée à chaque député, le président du Faso estime qu’il se pose un problème d’opportunité. Dans un contexte où tous les Burkinabè parlent de la conjoncture, même si le budget de l’Assemblée nationale le permet, le président du Faso estime que les députés ne devaient pas recevoir cet argent.

De la passation à la 5ème république
La commission est à pied d’œuvre pour la rédaction de cette constitution et le président s’engage à ne prendre en compte que les points qui feront l’objet d’un consensus. Les points qui ne feront pas consensus, ne seront pas retenus et l’on s’en tiendra aux dispositions de l’actuelle constitution. Ensuite, la constitution sera proposée au référendum. On ne peut donc pas aujourd’hui deviner si ce sera un régime parlementaire, semi parlementaire ou présidentiel. Les experts en qui j’ai confiance et qui sont membres du comité de réflexion et de rédaction nous ferons la proposition en temps opportun.
Économie
Concernant l’économie, le président du Faso estime que la morosité économique est mondiale et ne concerne pas seulement le Burkina. Ceci étant, il note que le taux de croissance s’est maintenu à 5,1% malgré que le budget revisité n’ait été voté qu’en Avril dernier. Donc, le gouvernement n’a eu que 08 mois pour travailler. Quant à la dette intérieure régulière, elle est conforme aux règles selon l’ASCE ; 90% de cette dette a été payée. En somme, le président du Faso se dit satisfait du travail abattu par le gouvernement.
C’est un président du Faso très à l’aise qui a répondu aux questions des journalistes. Plein d’assurance, il n’a pas eu l’once d’une hésitation dans ses réponses. Quant à sa bonhomie relevée par un des journalistes, le président Roch Marc Christian Kaboré répondra : « Vous n’allez tout de même pas me dire que les Burkinabè aiment les dictateurs ? Je suis ainsi mais je sais être ferme quand il le faut…  » . Quant a aller rendre visite à l’ancien président Blaise Compaoré en Côte d’ivoire, il n’en est pas question. « Blaise Compaoré, s’il veut participer à la construction du pays et à la réconciliation, sait le chemin qu’il doit suivre… » .
L’entretien s’est terminé sur l’explication de la célèbre expression MOUTA MOUTA du président du Faso. "Le Mouta Mouta, dit-il, c’est le manque de transparence ; c’est les négociations souterraines pour aboutir à des accords souterrains que personne ne connait".
Après avoir suivi cet entretien on est tenté de dire que Roch Marc Christian Kaboré a plus que jamais revêtu son costume de président, tant il a été serein et confiant. Espérons donc avec lui que le reste de son mandat soit meilleur que 2016.

Hermann Wendkouni Nazé
Kaceto.net