« Non au Franc CFA », c’est le principal message qu’entendent faire passer de nombreux leaders de la société civile africaine et européenne. La mobilisation générale est sonnée pour le samedi 07 janvier dans plusieurs villes africaines et européennes. Douze (12) villes dont, Dakar, Abidjan, Bamako et Ouagadougou abriteront des conférences débats autour du thème : « Front des Africains contre le franc CFA ».

Un frein à l’économie et au développement des pays africains, c’est ainsi que les organisateurs de ce grand évènement panafricain, voient le Franc des Colonies Françaises d’Afrique (FCFA), devenu par la suite Franc de la communauté financière africaine pour la zone Uemoa et Franc de la coopération financière en Afrique centrale pour la zone Cemac. Ils dénoncent les effets pervers de cette monnaie postcoloniale et réclament la fin de la servitude monétaire. Ils exigent également la vérité sur les comptes d’opérations ouverts par les banques centrales (Bceao et Beac) auprès du Trésor français où sont déposés des milliards de FCFA.
C’est le militant panafricaniste Kemi Seba et l’ONG Urgences Panafricanistes (URPANAF) qui sont les initiateurs de ce projet auquel se sont associés de grandes figures universitaires, politiques, intellectuelles africaines, des Associations et Organisations Non Gouvernementales (ONG) et des mouvements de la société civile.
Le Franc CFA est une aberration au vu de son fonctionnement. Cette monnaie place les 15 pays qui l’utilisent sous la tutelle monétaire française, ce qui signifie qu’en vérité, ces pays ne sont pas indépendants. De plus, d’immenses réserves sont stockées au Trésor français, dans le but, parait-il, de garantir la convertibilité du France CFA avec d’abord, le Franc français, puis avec l’Euro. Des réserves que les gouvernements français, gauche comme droite utilisent pour faire des placements, rémunèrent à 2% les gouvernements africains, et fort curieusement, incluent ces maigres dividendes dans l’aide au développement.
En définitive, le franc CFA est une monnaie qui sert plus au développement de la France et que les pays l’utilisent. Le paradoxe dans tout ceci est que, même ayant la même valeur, le F CFA des deux zones (Uemoa et Cemac) n’est pas convertible. Autrement dit, le détenteur de CFA d’Afrique de l’ouest qui se rend en Afrique centrale est obligé de convertir ses billets en Euro, et une fois sur place, les échanger contre des CFA d’Afrique centrale. Une aberration qui dure depuis la dévaluation du FCFA en janvier 1994 ! En France, inutile de chercher à faire du change directement du F CFA à l’Euro, pas même à la banque de France !

La plupart des pays les moins avancés au monde sont des utilisateurs du franc CFA. 11 des 15 pays qui utilisent cette monnaie sont classés par les Nations Unies dans cette catégorie. Une simple comparaison entre un pays comme le Burkina et son voisin du Ghana est très illustratif des méfaits de cette monnaie coloniale et tout son corollaire de dépendance et d’assujettissement.
Un constat tardif de plusieurs leaders africains, mais un constat nécessaire pour les pays que sont Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Mali, Niger, République Centrafricaine, République du Congo, Sénégal, Tchad, Togo et Comores.
Trouver des solutions alternatives au fonctionnement actuel du FCFA, c’est aussi l’objectif affiché des conférences débats qui seront animées dans les différentes capitales. Au cœur des échanges, l’émergence d’un continent libéré du joug impérialiste, qui prend en main son économie et gère directement l’exploitation de ses propres ressources naturelles.

Au Burkina Faso c’est le mouvement Citoyens Africains pour la Renaissance (CAR) qui organisera les débats dans ses locaux au quartier Tanghin.
Souleymane Yaméogo le directeur de PERFORM sera l’un des conferenciers pour le rassemblement d’Abidjan, Aminata Traoré la militante altermondialiste à Bamako avec beaucoup d’autres intervenants. Ouidah au Benin, Bruxelles, Londres, Bologne en Italie, Dakar, Kinshasa et Haïti ne seront pas en reste.
Les organisateurs espèrent que cette mobilisation de la société civile africaine incitera les chefs d’Etats des pays concernés à avoir le courage de demander la révision des accords monétaires liant leurs pays à la France. D’autant que les autorités françaises le répètent sans cesse : la décision de revoir l’accord en vigueur ou pas appartient aux dirigeants africains ! En août 2015, le président tchadien Idriss Déby avait déclaré que l’Afrique doit avoir sa propre monnaie. En visite en France, son homologue sénégalais Macky Sall considère pour sa part que « le FCFA est stable et est la bonne monnaie pour nous ». Le débat sur le sujet, qui paraissait élitiste il y a une dizaine d’années, est désormais sur la place publique.

Hermann Wendkouni Nazé
Kaceto.net

A Paris (France), avec Nicolas Agbohou, docteur en économie politique, auteur du célèbre ouvrage « Le franc CFA et l’Euro contre l’Afrique ».
De 15h 30 à 18h, au 4 bis, rue Henri Bergson, 92600 Asnières-sur-Seine (en face de la tour d’Asnières) - Accès : RER C arrêt : Les Grésillons - Métro ligne 13 : Gabriel Péri, Puis bus 177 arrêt : Tour d’Asnières

A Bamako (Mali), avec Aminata Traoré, militante altermondialiste, écrivaine et ancienne ministre, Ismaël Youssef Koné, représentant de l’ONG Urgences Panafricanistes au Mali.
De 15h30 à 18h, au Missira Hôtel, Le Djenne, Salle Amadou Hampâté Bâ

A Ouagadougou (Burkina Faso), avec le mouvement citoyen C.A.R, Citoyens Africains pour la Renaissance.
A 15h, au siège du C.A.R, Quartier Tanghin, non loin de l’Hôtel Ricardo

A Abidjan (Côte d’Ivoire), avec les militants panafricanistes Pîija Souleymane Yameogo, économiste de développement, et Thi-Mi N’guessan, responsable de l’ONG Urgences Panafricanistes en Côte d’Ivoire.
A 10h, à l’Institut des Civilisations Noires, Plateau Dokoui 1er Feu, Abobo

A Bruxelles (Belgique), avec Jahi Muntuka, ingénieur aérospatial, analyste en économie et administrateur du groupe Négritude, Black Power, Claude Wilfried, écrivain et analyste politique, et Natou Pedro Sakombi, essayiste et fondatrice de Reines et Héroïnes d’Afrique.
De 19h à 22h, à L’Horloge du Sud, 141, rue du Trône, 1050 Bruxelles

A Londres (Royaume-Uni), avec Clarice Kamwa alias Mamoushka, militante panafricaniste et Cheikh Ba, Data Scientist Senior et analyste en Marketing.
De 14h30 à 16h30, 199-201 Lewisham High Street, 13 SE 6LG

Bologne (Italie), la sensibilisation sera menée par les militants panafricanistes Bolivie Wakam, ingénieur en énergie, et Donfack N. Alex Leroy, entrepreneur
A 19h, Piazza Spadolino 3

A Ouidah (Bénin), avec la Famille Jah.
A 15h, au Centre d’Eveil, d’Animation et de Stimulation pour Enfants (CEVASTE), Ambassade culturelle de la Diaspora et du Peuple de JAH, près d’Ouidah

A Dakar (Sénégal), avec Demba Moussa Dembele, Hulo Guilabert, Guy Marius Sagna, Ndongo Samba Sylla, Badou Kane et Ndeye Nogaye Babel Sow.
A 15h, rassemblement Place de l’Obélisque
Le militant panafricaniste Kemi Seba interviendra comme Invité d’honneur à l’Université de Zinguinchor en Casamance.
A 15h, à l’Université Assane Seck

A Haïti, avec Bayyinah Bello, écrivaine, professeur d’Histoire et dirigeante de la Fondasyon Félicité, Camille Chalmers, professeur d’Economie et de planification sociale à l’Université d’Etat d’Haïti.
De 13h à 17h, à la Fondation Félicitée, 4 rue A, Village Théodat, Tabarre

A Kinshasa (RD-Congo), avec Rex Kazadi, homme politique et militant panafricaniste, Ted Beleshayin, économiste monétariste et consultant financier.
De 14h à 17h, à l’Hôtel Campo, Beau Marché, Commune de Barumbu, en face de la Bralima