Le directeur du journal Talassa, Ghys Fortuné Dombe Bemba, a été arrêté ce 11 janvier à Brazzaville, les autorités le soupçonnant de complicité avec l’ancien chef rebelle Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi, accusé d’entretenir l’insécurité dans le département du Pool dans le sud du Congo, a appris l’AFP de source judiciaire.

Ghys Fortuné Dombé Bemba, 49 ans, directeur de publication de l’hebdomadaire indépendant Thalassa "fait l’objet d’une interpellation par les services de la police judiciaire", écrit le procureur de la République, André Ngakala Oko dans un communiqué de presse parvenu à l’AFP.

"Il est à ce jour soupçonné d’avoir commis des faits de complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État en relation avec Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntumi", ajoute le communiqué.

Une enquête a été ouverte contre le journaliste qui sera présenté au parquet.

Mercredi après son interpellation M. Dombé Bemba a tout de suite été conduit à la Direction générale de surveillance du territoire (DGST ) d’où il a été renvoyé à un commissariat de police pour y passer la nuit, selon ses proches contactés par l’AFP.

Originaire du Pool (sud), comme le Pasteur Ntumi, M. Dombé Bemba dirige depuis plus d’une décennie le journal Thalassa qui publie des articles critiques et fait régulièrement des révélations sur des abus imputés au pouvoir de Brazzaville.

M. Dombé Bemba est le premier journaliste soupçonné de complicité avec l’ancien chef rebelle Ntumi dont les éléments, communément appelés ex-combattants ninjas, ont affronté l’armée régulière entre 1998 et 2003 dans la région du Pool, voisine de Brazzaville.

Depuis avril 2016, suite à la validation des résultats (contestés par l’opposition) ayant consacré la réélection du président Denis Sassou Nguesso, 73 ans, le Pool est replongé dans la violence. Le pasteur Ntumi et ses ex-combattants sont accusés d’y commettre des exactions par les autorités.
La répression engagée par les autorités congolaises contre toux ceux contestent la régularité de la réélection en mars 2016 du président Sassou N’Guesso a également frappé l’opposant André Okombi Salissa, lui aussi arrêté le 10 janvier pour atteinte à la sûreté de l’Etat.

AFP et Kaceto.net