Le gouvernement s’était engagé à payer les arriérés de salaires aux fonctionnaires.
Les syndicats au Tchad ont décidé mercredi de suspendre à compter de jeudi, et pour un mois, la grève qui paralyse le pays depuis septembre dans le secteur public, en particulier l’éducation et la santé.

"Après avoir consulté la base, nous avons décidé de suspendre la grève sur l’ensemble du territoire national pour un délai de 30 jours à partir du 12 janvier 2017", a indiqué l’Union syndicale du Tchad (UST) dans un communiqué.

Les syndicats demandent le paiement d’arriérés de salaire et protestent contre des mesures d’austérité prises par le gouvernement.

Pendant la suspension de 30 jours, l’UST demande au gouvernement "de tout mettre en œuvre pour trouver des réponses à ses revendications", précise le communiqué.

Le syndicat exige "le retrait de la loi qui réglemente le droit de la grève, la suspension du décret qui réduit les indemnités (des fonctionnaires), le paiement des primes aux enseignants chercheurs".

Le gouvernement s’était engagé à payer les arriérés de salaires aux fonctionnaires. "Les salaires de septembre ont déjà été soldés et nous recherchons les moyens pour régler dès que possible ceux du mois d’octobre", avait déclaré le ministre des Finances Mbogo Ngabo Seli à l’hebdomadaire Jeune Afrique dans un entretien publié en décembre.

Le Tchad subit de plein fouet la chute des recettes pétrolières avec une baisse de son PIB de 13,95 milliards à 10,44 milliards de dollars entre 2014 et 2016.

Partenaire de la France et de l’Occident dans la lutte contre les jihadistes au Sahel, ce pays à la population pauvre de quelque 11 millions d’habitants doit aussi supporter le coûts d’opérations militaires extérieures.

"La France aidera toujours le Tchad à surmonter les difficultés", a déclaré le Premier ministre français Bernard Cazeneuve à l’issue d’une rencontre avec le président Idriss Déby Itno à N’Djamena le 29 décembre.

La France a accordé une aide budgétaire de cinq millions d’euros au Tchad en 2016, qui sera reconduite en 2017, ainsi qu’un soutien humanitaire d’urgence de trois millions d’euros.

AFP