« La situation que vivent les élèves et les enseignants n’est pas tolérable et est très préjudiciable sur la qualité de notre enseignement » a affirmé samedi Séma Blégné, le porte-parole d’une dizaine de syndicats de l’enseignement primaire, après une enquête diligentée depuis octobre 2016 sur la pénurie des manuels scolaires et les vivres pour les cantines dans les écoles.

« Au regard des stocks disponibles, des annonces faites par les responsables à travers les statistiques et les dispositions prises à ce jour, tout porte à croire que le ministère (de l’Education nationale) connaîtra des difficultés liées au maintien des apprenants et surtout à la qualité des apprentissages », a indiqué samedi Séma Blégné, lors d’un point de presse.

A en croire M. Blégné, à ce jour bon nombre d’écoles n’ont toujours pas reçu leurs dotations, ni en manuels scolaires, ni en vivres pour les cantine et pour celles qui en ont reçues, les quantités restent insuffisantes.

L’enquête réalisée par le collectif des organisations syndicales de l’éducation (FESEB, SATEB, SNEA-B, SNEP, SYNAVS, SYNATRAS, MONEP, SYNAPEP, STAGE, SYNATRENF), avait pour objectif de recenser les raisons du recul dans la commande, la production et la distribution des manuels aux élèves ainsi que les problèmes liés à la viabilité des cantines.

Elle a concerné plusieurs directions du ministère de l’Education nationale(MENA), entre autres la direction de l’allocation des moyens spécifiques aux écoles(DAMSE), la direction des affaires financières(DAF), la direction des marchés publics et huit imprimeries de la place.

« Lorsque nous avons fait le tour des structures techniques, elles ont tous été unanimes à reconnaître qu’il y a un problème au niveau de la commande : la chaîne est longue, il y a beaucoup d’embûches, ensuite les commandes sont attribuées à des entreprises étrangères (tunisienne, libanaise et autres) », a souligné M. Blégné.

S’agissant de l’enquête sur les manuels scolaires, il a rappelé que la principale mission assignée à l’éducation de base au Burkina Faso, est d’assurer une scolarité de qualité, gratuite et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans.

« Cette bonne intention du décideur à travers les documents politiques, reste une vue d’esprit » a-t-il indiqué, pointant du doigt la responsabilité de l’administration dans les irrégularités constatées à savoir, « la qualité des livres qui laisse à désirer et le manque de réalisme des images ».

A propos de la commande des vivres, Séma Blégné a indiqué que la première observation criarde, est le manque de coordination entre les différentes directions suscitées et les rejets récurrents des dossiers d’appel d’offres.

« Certains manques sont dus à des commerçants bénéficiaires de marchés, qui n’ont pas les logistiques et les moyens financiers nécessaires, mais par le truchement des documents deviennent adjudicateurs et se montrent défaillants », a-t-il relevé.

Du reste, M. Blégné a signifié que ces investigations ont permis de se rendre compte que les imprimeries locales ont « une grande capacité de production de qualité (même) dans les délais courts ».

Pour ce faire, il propose que l’Etat réévalue la capacité des entreprises locales car dit-il, « nous ne sommes pas les personnes les plus qualifiées pour ce genre d’évaluation, mais nous sommes rentrés dans les installations pour regarder nous-mêmes et prendre les indications ».

AIB