Le président tchadien Idriss Déby Itno a annoncé qu’il reportait sine die les élections législatives, prévues depuis 2015, faute de moyens pour les organiser, estimant par ailleurs que le groupe islamiste nigérian Boko Haram était "terminé".

"Quand je dis que nous ne pouvons pas faire des législatives, c’est par manque des moyens. En période de vache maigre, on ne peut rien faire. Quand nous aurons des ressources, on pourra organiser des élections législatives", a déclaré M. Déby lors d’une conférence de presse jeudi soir.

Victime de la chute des cours du pétrole, engagé sur plusieurs fronts dont la lutte contre Boko Haram, le Tchad se débat dans une crise sévère qui oblige le pays à revenir vers les deux "mamelles" de son économie, l’élevage et l’agriculture.

Allié majeur de l’Occident en Afrique sub-saharienne contre les jihadistes, M. Déby s’est de nouveau montré optimisme sur l’issue du combat contre Boko Haram.

"Boko Haram est terminé, dans le cas contraire il est très affaibli. En plus des efforts faits par notre armée, la force mixte (composée du Tchad, du Niger, Nigeria et du Cameroun) a réduit la capacité de nuisance de Boko Haram", a-t-il assuré.

"Nous parviendrons à endiguer totalement Boko Haram", a-t-il insisté. M. Déby avait déjà déclaré que Boko Haram était "décapité" en août 2015.

De retour du sommet d’Addis Abeba où il a fait élire son ministre des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, à la tête de la commission de l’Union africaine (UA), M. Déby a lancé un appel au dialogue en direction de l’opposition.

"Qu’elle n’ait pas peur de dialoguer avec moi, je suis également Tchadien comme eux", a-t-il insisté, ajoutant que "l’opposition doit cesser de cultiver la haine qui a pour conséquence la déchirure du pays. Le Tchad n’a pas besoin de cela".

L’opposition, emmené par son ancien ministre Saleh Kebzabo, a contesté la réélection d’Idriss Déby en avril dernier dès le premier tour avec près de 60% des voix. M. Déby est au pouvoir depuis 1990.
L’Etat tchadien serait-il en faillite ou en voie de l’être ? Avec un taux de croissance négatif en 2016, -3%, à cause de la chute du cours du baril de pétrole, puis la lute contre le terrorisme, notamment Boko Haram qui vidé les caisses de l’Etat, le Tchad a été obligé de solliciter un prêt de 30 milliards auprès du voisin camerounais.

AFP avec Kaceto.net