C’est sous la révolution politique au Burkina que la journée du 08 Mars a été déclarée chômée et payée, faisant suite à une semaine de conclave de femmes venues de toutes les provinces du Burkina pour se retrouver à Ouagadougou. Elle ont alors réfléchi sur les problèmes les concernant et ont élaboré des pistes de solutions en vue d’améliorer les conditions de vie de la femme. Il ne s’agit donc pas d’une fête, mais d’un moment de réflexion sur un mieux être de la deuxième moitié du ciel comme on se plait à appeler l’ensemble des femmes.

Alors que nous sommes à un mois de la journée Internationale de la femme, le débat qui se mène actuellement concerne l’achat de pagnes importés de différents pays, en contradiction avec l’option faite par le gouvernement de Transition d’’utiliser le pagne traditionnel Faso Danfani.

Cette décision unanimement saluée est remise en cause par des commerçants qui ne pensent qu’à leurs profits et par des femmes qui n’ont certainement pas compris le sens de cette journée internationale qui leur est consacrée.

Certaines s’affairent déjà dans l’organisation de leur Djandjoba (Sorte de Kermesse) et comme chaque année, beaucoup vont se retrouver dans les maquis et autres débits de boissons pour s’adonner à de la beuverie donnant lieu parfois à des scènes parfois dégradantes pour l’image de la femme.

Les femmes d’Europe et des États-Unis qui se sont battues en 1905 à travers des grandes marches pour défendre leurs droits n’ont certainement pas voulu faire de cette journée une telle fête. Elles se battaient pour un salaire juste, pour une égalité de chance avec les hommes dans les postes de responsabilités.

La décision donc de profiter de cette date pour promouvoir une activité de femme comme l’utilisation du pagne Faso Danfani contribue à donner une meilleure substance à cette journée. Mais il faut croire que c’est l’aspect festif qui intéresse le plus. Nous pouvons néanmoins caresser le doux espoir que de plus en plus de femmes profitent de cette journée pour s’attaquer à des maux comme l’excision des jeunes filles, la prostitution de plus en plus juvénile, la violence faite aux femmes ou son émancipation réelle. C’est seulement en cela que nous pourrons dire que nous avons eu une bonne célébration, loin des débits de bossons et de la bonne chaire.

Hermann Wendkouni Nazé
Kaceto.net