Une grande actrice qui joue juste et vraie, c’est ce que l’on retient en premier du film long métrage en compétition du Sénégalais Alain Gomis. La talentueuse Véro Tshanda Beya, interprète magiquement le rôle d’une femme élevant seule son fils adolescent. L’histoire du film est un drame. Gravement blessé suite à un accident, il faut plus d’un million pour pratiquer l’opération et sauver la jambe du fils de l’actrice principale. Le film montre comment une mère est prête à tout pour venir en aide à son enfant.

Félicité a le regard dur et profond ; elle est grande et belle sans pour autant être coquette. Chanteuse de nuit dans un Bar, elle côtoie le monde de la luxure et de la beuverie tout en essayant de rester digne. Félicité, c’est l’héroïne du film tourné en langue Lingala, parlée en Afrique centrale, dont la République démocratique du Congo. Le film est donc sous-titré en français mais on ne perd rien de la saveur des répliques.
Félicité va se battre afin de réunir la somme nécessaire au bien être de son enfant, mais elle rencontrera sur sa route des gens promptes à la critique, pas du tout disposées à aider leur prochain. C’est un peu tard donc qu’elle réunira la somme nécessaire à l’opération, car entre temps, l’enfant a perdu sa jambe. Sur sa route elle rencontrera, plus que de l’amour, de la tendresse et de l’amitié d’un Cœur d’or au dehors rustique. Le personnage de Tabu interprété avec brio par le comédien Gaétan Claudia démontre qu’il ne faut jamais juger les gens par leur apparence.

En définitive, « Félicité » est un bon film qui parle à notre sensibilité et nous fait peut-être écraser une larme sur le sort de l’héroïne. Mais quelques problèmes techniques viennent amoindrir sa qualité. Il y a certains plans qui semblent n’avoir pas leur place tant ils ne racontent aucune histoire. Des plans qui n’apportent rien à la compréhension du film, comme cette chorale ou cours de chant qui revient dans le film. Certaines images sont floues et l’on sent visiblement le réglage de la caméra pendant le film, surtout dans les scènes tournées camera à l’épaule, où l’on passe incessamment du flou au clair et du clair au flou. Pour tourner caméra à l’épaule comme cela se fait par exemple dans la série américaine « 24hChrono », il faut des caméras qui ont une mise au point automatique et instantanée, ce qui n’était visiblement pas le cas pour le film d’Alain Gomis.

Le rythme du film n’est pas soutenu jusqu’à la fin. Si bien qu’entre deux scènes plaisantes, l’on s’ennuie un peu comme avec les scènes de rêve dans lesquelles l’héroïne semble se promener dans une forêt sans but précis. Le film raconte une belle histoire même si elle pourrait être plus succincte. Il nous semble difficile cependant pour Alain Gomis de rééditer l’exploit de 2013. Puisque cette année-là, c’est lui qui avait remporté l’Etalon d’or de Yennega.

Kaceto.net