Réduite seulement à trois journalistes pendant la crise de 2011, l’Agence ivoirienne de presse s’est vaillamment relevée, grâce en partie à la volonté politique, jusqu’à pouvoir distribuer de nos jours à ses agents, des primes mensuelles comprises entre 100 000 et 375 000 FCFA, a affirmé mercredi, sa directrice centrale, Oumou Barry-Sana.

« Notre plus gros client, c’est l’Etat (ivoirien) parce que l’Etat est abonné à l’AIP (Agence ivoirienne de presse) à 200 millions de FCFA par an. C’est ce que nous appelons l’abonnement groupé », a indiqué mercredi matin Oumou Barry-Sana, lors d’une visite de courtoisie à l’Agence d’information du Burkina (AIB).

« Ç’a été difficile à obtenir. (…) Ç’a été une chance pour nous. Et ça nous a permis de donner des primes à tous les journalistes de l’AIP. Et les primes vont de 100 000 -pour les plus basses catégories, niveau CEP- à 375 000FCFA par mois. Ç’a été vraiment une révolution à l’agence », a ajouté la Directrice centrale de l’AIP qui séjourne à Ouagadougou dans le cadre d’un voyage privé.

En dehors de l’abonnement groupé, l’AIP engrange près de 80 millions de FCFA par an grâce à ses flashs mobiles (AIP Direct), a-t-elle précisé.

Selon Oumou Barry-Sana, outre le siège d’Abidjan, l’AIP dispose de 15 bureaux régionaux dont les chefs sont dotés de véhicules tout terrain et leurs logements et factures prises en charge, pour « qu’ils soient à l’aise pour bien travailler ».

Les pigistes sont rémunérés à 60 000FCFA par mois mais à condition qu’au moins, six de leurs dépêches soient publiées, a-t-elle poursuivi.

L’AIP a acquis entre 2016 et 2017, dix véhicules, offert à ses agents des smartphones et des tablettes et créé l’application ‘’post-dépêches’’ pour faciliter l’envoi rapide des dépêches à partir de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, a affirmé sa patronne.

Mais pour atteindre ces performances, l’AIP a dû batailler dur, survivre à la très violente crise postélectorale de 2011 et compter sur l’engagement de sa direction et des autorités de tutelle.

« On revient de loin, il faut avoir un ministre qui comprend l’Agence. Le directeur a beau avoir de bonnes idées, si vous n’avez pas un répondant devant vous, vos idées restent dans les tiroirs », a assuré Mme Sana.

« Quand on m’a nommé en 2011, on avait que trois journalistes, tout le monde était parti, on était en pleine crise, (…). Aujourd’hui, tous ceux qui sont partis, viennent me voir : -Mme on aime votre façon de travailler, on aimerait revenir- (…). Et aujourd’hui, on refuse du personnel à l’AIP », a-t-elle ajouté.

Le tableau reluisant de l’AIP dépeint par sa patronne, diffère de celui de sa consœur burkinabè (AIB), réduite depuis 1999 en une simple direction des Editions Sidwaya et confrontée à de nombreuses difficultés humaines, matérielles et motivationnelles.

« Comme je le dis toujours, travaillons d’abord et les choses vont venir après. Montrez de quoi on est capable, les gens vont se dire : - tiens, à l’agence on peut faire telle chose !-. Et après, ça les amène à vous aider. Mais, si on attend d’être aidé avant de travailler, ça ne marche pas. (…) Je vous encourage à rester en agence et à vous perfectionner », a conseillé Oumou Barry-Sana aux journalistes de l’AIB.

En rappel, l’AIB et l’AIP entretiennent depuis 2013, un partenariat fructueux et dynamique.

Agence d’Information du Burkina