La cour d’appel de Pointe-Noire, deuxième ville du sud du Congo, a confirmé mercredi la condamnation à 30 ans de travaux forcés de l’opposant Modeste Boukadia, 62 ans, jugé en première instance en 2014 pour "atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat", a annoncé son avocat.

"Ils l’ont condamné à 30 ans de travaux forcés. C’est donc le jugement de la première instance qui a été simplement confirmé", a déclaré à l’AFP Me Magloire Senga.

"C’est du n’importe quoi parce que cette décision ne reflète pas les débats. On a l’impression qu’elle a été parachutée d’ailleurs", a–t-il ajouté, indiquant être "bien déçu" au terme d’une audience publique qui a duré plus de 11 heures.

Résidant en France, Modeste Boukadia a été condamné par contumace à 30 ans de travaux forcés en avril 2014.

Les autorités congolaises l’accusent notamment d’avoir voulu "organiser un référendum d’auto-détermination de l’Etat du sud-Congo".

Le dirigeant du Cercle des démocrates et républicains du Congo (CDRC, petite formation d’opposition) est rentré au Congo en janvier 2016. Il a été emprisonné depuis lors.

Les organisations de défense des droits de l’Homme comme Amnesty international considèrent M. Boukadia comme un "prisonnier politique", ce que conteste Pierre Mabiala, ministre de la Justice pour qui il est un "prisonnier de droit commun".

M. Boukadia s’était déclaré candidat à la présidentielle de 2009 avant de se rétracter, arguant que "le Congo n’était pas prêt à organiser ce scrutin" remporté avec 78% de voix par le président Denis Sassou Nguesso, 73 ans, qui cumule plus de 30 ans à la tête du pays.

Il a été membre de la Commission économique et sociale lors la conférence nationale souveraine qui a ouvert le Congo au multipartisme en 1991.

AFP