« On n’a jamais connu de telles inondations depuis qu’on habite ici depuis des dizaines d’années ». « Même le 1er septembre 2009 n’a pas fait de dégâts ici ». « C’est la faute à ceux qui ont fait le goudron ». Ces paroles des riverains de la nouvelle voie goudronnée du quartier Tanghin de Ouagadougou traduisent tout leur désarroi. Des maisons se sont écroulées et toutes les cours situées sur l’un des côtés de la voie ont été inondées. Les jeunes ont érigé des barrières sur la voie pour protester et les plus âgés réunis sur le bas-côté de la route, se racontent leur calvaire de la nuit du 10 juillet 2016.

« Je n’ai pas dormi de la nuit ; dès que la pluie a commencé, j’ai passé la nuit à essayer de faire sortir l‘eau de ma maison », nous raconte Sawadogo Salfo. Il nous montre une des maisons effondrée et ses meubles exposés dans la cours. Ses voisins renchérissent : « Vous voyez tout ce côté-là, (côté nord de la voie), toutes les maisons ont été inondées ».
Une route mal faite, c’est le sentiment que les riverains de la voie ont ; quand il pleut, il y a un seul caniveau qui reçoit toute l’eau et qui du coup n’arrive pas à la contenir ; alors que le caniveau situé côté sud de la voie reste quasiment sec. Après chaque pluie des maisons s’effondrent occasionnant d’énormes dépenses pour les populations.

La population riveraine avait déjà manifesté le mois dernier, interpellant les autorités municipales. S’en étaient suivi des petits travaux de réaménagement mais qui visiblement n’ont pas amélioré les choses. Les sinistrés en appellent alors aux autorités municipales et espèrent cette fois-ci des solutions durables comme l’agrandissement du caniveau, ou encore faire communiquer les caniveaux côté nord et côté sud afin de diminuer la pression sur le seul caniveau sollicité, parce que la voie est en pente inclinée vers le nord.

Vivement qu’une solution soit trouvée pour ces populations qui en viennent à souhaiter qu’il ne pleuve plus, tant leur souffrance est grande pendant et après la pluie.

Wendkouni Nazé
Kaceto.net