Dans un communiqué publié le 2 juillet dernier, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) a vivement félicité le président sénégalais Macky Sall, qui a ordonné le retrait d’urgence des enfants des rues à la fin du Ramadan, sous peine de sanctions contre les parents fautifs. Pour l’organisation ouest-africaine, cette décision du Sénégal « s’inscrit dans le cadre de la protection des Droits des enfants et groupes vulnérables » et converge « avec le Plan d’action élaboré dans le cadre du projet régional sur « l’éradication du phénomène des enfants dans la rue en Afrique de l’Ouest lancé en juin 2015 á Dakar ».

Le président Macky Sall a précisé que « pour sauver les Talibés, l’État prévoit des amendes et peines de prison pour ceux mettant leurs enfants dans la rue. Nous avons aussi décidé d’accompagner avec des centres d’accueil un premier groupe de 150 enfants errants dans les rues de Dakar ».
Confiés à un maitre coranique par leurs parents pour leur inculquer les préceptes de l’islam, les valeurs morales et les préparer à la vie, les Talibé se retrouvent dans les rues de villes africaines à mendier leur pitance journalière. A longueur de journée, quelque soit la météo, ils font le tour des concessions, s’introduisent dans les maquis, arpentent les rues et peuplent les carrefours, implorant la pitié des adultes. Ce qui devait être une initiation à la vie est devenue en réalité une affaire d’argent où le Talibé est à la merci d’un maître véreux dont le souci premier est de s’enrichir sur le dos d’une personne vulnérable. En fin de journée, ces « esclaves » des temps nouveaux doivent rapporter une somme d’argent dont le montant est fixé par le maître fixé. Et en rapporter moins expose l’élève à de sévères sanctions corporelles.

Dans son communiqué, le Cedeao s’est engagé à accompagner le gouvernement sénégalais dans la mise en œuvre de sa mesure, une manière d’inviter les autres Etats membres à en faire autant.

Salam Sondé
Kaceto.net