Il était étudiant en 7ème année de médecine et militant de l’Association nationale des Etudiants Burkinabè (ANEB). Dabo Boukary a été enlevé par les forces de l’ordre et conduit au conseil le 19 mai 1990. Depuis lors, nul n’a eu de ses nouvelles jusqu’à l’aveu de sa mort. Les organisations de la société civile ont décidé de marquer le coup par une protestation énergique contre ce crime mais aussi contre tous les crimes de sang et les crimes économiques commis au Burkina Faso.

« Journées de protestation contre les crimes de sang et les crimes économiques », c’est sous ce thème que se sont associés plusieurs mouvements de la société civile et des droits de l’homme, au titre desquels, le MBDHP, le REN-LAC, la CCVC, l’ODJ et la CDAIP. Ils tiennent à la maison du peuple un forum ce 19 mai et un grand meeting ce samedi 20 mai 2017. Ce vendredi 19 mai, a été réservé au Forum d’échanges et de remémoration.

1990 a été une année difficile pour les étudiants si on en croit les témoignages. On parlait alors de contingentement, et pour les étudiants dans les options Sciences de la vie et de la terre (SVT), le taux de succès était d’environ 8% l’an. C’est dans ce contexte que les étudiants ont entamé une grève qui sera matée avec la plus grande violence. Policiers, gendarmes et commandos, selon le Secrétaire Général de l »UGEB, se seraient mis en compétition pour savoir qui casseraient le plus d’étudiants. Les leaders de l’ANEB se seraient alors mis à l’abri dans des cachettes.
Le fameux Mamadou Bamba

Beaucoup connaissent le colonel Mamadou Bamba comme étant celui qui a lu sur les antennes de la RTB, la déclaration du coup d’Etat de Gilbert Diendéré. Mais Mamadou Bamba s’était déjà illustré fort négativement en 1990 ; également étudiant en médecine, beaucoup le tiennent pour celui qui aurait montré la cachette de son camarade de Faculté, Dabo Boukary aux soldats du Conseil de l’entente. S’en était fini pour lui. Il est vrai qu’une supposée tombe de Dabo Boukary a été récemment montrée à la famille du défunt, mais l’Union Générale des Etudiants Burkinabè (UGEB) n’entend pas baisser les bras avant que les coupables ne soient désignés et punis à la hauteur de leur crime. Les associations réunies ce vendredi 19 mai, réclament justice pour toutes les victimes de crimes de sang sous la 4ème république. Il s’agit entre autres de Norbet Zongo, David Ouédraogo, l’écolier Flavien Nébié, le Juge Nébié.
La protestation concerne également les crimes économiques dont se sont rendus coupables plusieurs responsables politiques aujourd’hui en liberté.

C’est ce samedi 20 mai que ces journées de protestation prendront fin avec un grand meeting. L’on peut supposer que Bassolama Bazié, Chrysogone Zougmoré et d’autres grands noms du militantisme qui étaient présents ce vendredi, vont alors prendre la parole pour protester une fois de plus contre l’impunité.

Wendkouni Nazé
Kaceto.net