Il est célébré aujourd’hui 21 juin dans le monde entier, la fête de la musique. Le Burkina Faso joue également sa partition à travers de nombreux concerts dans le pays mais également des formations et rencontres débats. La fête de la musique est le moment adéquat pour repenser la musique burkinabè.

Une musique originale ou une copie de musique ? Voici une question que nous sommes en droit de nous poser concernant la musique burkinabè. La plus haute distinction de notre musique, qu’est le Kundé d’or, a été décernée à un artiste qui fait du "coupé décalé", un genre musical qui nous vient de nos voisins ivoiriens. Certes, des Burkinabè font du bon coupé décalé qui se laisse écouter et danser, mais peut-il être compétitif face à ceux qui l’ont créé ?

Le meilleur artiste coupé-décalé du Burkina peut-il rivaliser avec ses collègues ivoiriens ? J’en doute. Par contre, qui peut rivaliser avec les artistes burkinabè sur du Liwaga, du Warba, du Balafon, du Djeka, du Salou, du Djongo, etc.?

Ceux qui sont en vogue au Burkina sont dans l’imitation. Ceux qui avaient de l’originalité changent peu à peu pour soit disant pouvoir conquérir l’international. La Major de disque, SONY music a décidé de produire l’artiste Awa Boussim tout en la laissant chanter comme elle le faisait. Voici la preuve s’il en fallait une que l’originalité n’est pas un handicap.

Il faut bien entendu plusieurs genres musicaux dans un pays, y compris ceux qui viennent d’ailleurs, mais il faut une politique cultuelle forte afin de donner une identité à la musique nationale. Le gouvernement prône le "consommons burkinabè" depuis quelques mois à travers le port du Faso Danfani et la consommation de mets locaux. Il est peut être temps d’y adjoindre la musique. Le ministère de la culture pourrait par exemple initier un grand concours national de warba avec pour premier prix, un album et des clips de haute facture. Cela va certainement susciter des vocations. L’année prochaine, ça pourrait être un autre genre musical, ainsi de suite. Le Burkina trouvera alors musicalement sa voie.

La fête de la musique, célébrée depuis 1982 d’abord en France puis dans une centaine de pays, doit servir de temps de rencontre pour donner une âme à la musique burkinabè. Pour qu’enfin, elle puisse apporter une voix beaucoup plus audible dans le concert des nations.

Bonne fête de la musique à toutes et à tous.

Wendkouni Nazé
kaceto.net