A l’occasion de la fête nationale du 14 juillet, l’ambassadeur Xavier Lapeyre de Cabanes a organisé une Garden Party dans sa résidence hier soir. Personnalités politiques et économiques burkinabè, diplomates et autres invités anonymes y étaient présentes

Les Français vivant au Burkina ont célébré la fête nationale de leur pays d’origine hier soir lors d’une Garden Party organisée dans les jardins de la résidence de l’ambassadeur de France au Burkina. Une manifestation qui s’est déroulée pour la première fois dans un contexte sécuritaire particulier qui a conduit au blocage de la voie allant du rond-point de la radio nationale jusqu’au à la place de femme. Impossible de passer par là sans montrer patte blanche aux gendarmes et policiers burkinabè chargés de filtrer les passages. Un fois ce barrage franchi, il faut à nouveau, passer une autre barrière surveillée par un gendarme français, puis un troisième contrôle où on vérifie que votre nom figure sur la liste des invités. Ce n’est pas encore totalement terminé. A quelques mètres de la porte d’entrée de la résidence, un autre gendarme vérifie que vous avez respecté l’heure d’arrivée indiquée sur votre carton d’invitation. Il y a deux catégories d’invités : les VIP et les autres. Les premiers ont accès à la résidence dès 17h30mn et peuvent commencer à se servir des petits fours et se rafraîchir. Les seconds doivent arriver à partir de 18h30, pas avant et le gendarme y tient.
Après lui, il faut passer le portique de contrôle, se faire fouiller le sac, puis le contrôle au corps. Ouf, on peut maintenir accéder à la résidence et y être accueilli par l’ambassadeur Xavier Lapeyre de Cabanes et son épouse, les délégués consulaires Ousmane Ouédraogo et Martine Voron, cette dernière étant par ailleurs chargée de mission du parti Les Républicains au Burkina. "Vu le contexte, nous avons pris les précautions pour éviter les mauvaises surprises. Faut mieux créer des mécontents chez les usagers de la circulation pendant quelques heures que d’avoir à gérer une situation de violence", explique un officiel burkinabè.
Par petits groupes, les invités discutent. Certains qui, manifestement ne s’étaient pas vus depuis des lustres, se donnent des accolades et se saluent bruyamment. De nombreuses personnalités publiques sont là. Au hasard de la promenade dans ce vaste domaine qu’est la résidence, on peut croiser le ministre de l’Education Jean-Martin Coulibaly, ses collègue de l’Administration territoriale et de la décentralisation, Siméon Sawadogo rentré de Bruxelles où il a participé aux 5è assises de la coopération décentralisée, des Transports, Souleymane Soulama, ou encore l’ancien chef d’Etat-major de l’armée, Pingrenoma Zabré, récemment nommé ambassadeur au Ghana, le député du Sanguié Bienvenu Bakyono et la présidence de la Commission de l’informatique et des libertés (CIL), Marguérite Ouédraogo/Bonané.
Un peu plus tard, arrivent la ministre de l’Economie, des finances et du développement Rosine Coulibaly, Alpha Barry ministre des Affaires étrangères et la ministre déléguée chargée des Burkinabè de l’extérieur Rita Agneketome et Simon Compaoré, ministre d’Etat, ministre de la Sécurité. On note également la présence de l’ambassadeur des USA au Burkina,Andrew Young, l’homme d’affaires Oumar Yogo, également président de la fédération burkinabè de karaté, Gilbert Ouédraogo, président de l’ADF/RDA.

Photo. Y. Ouoba

Aux environs de 20h, tout le monde se dirige vers un grand chapiteau où doit se dérouler la partie officielle de la cérémonie. Le public se met en place pour écouter le discours du maître des lieux, lequel fait d’abord exécuter le Ditanyè, l’hymne national burkinabè par le DJ. Puis, tout droit comme un i, l’air grave, il reprend en chœur la Marseillaise, l’hymne français. Applaudissements et youyous à l’exécution des deux hymnes.
Arrivé au Burkina en septembre 2016 en provenance de Bulgarie, l’ambassadeur Xavier Lapeyre de Cabanes fête pour la première fois le 14 juillet au Pays des hommes intègres. Le 12 juillet, avec deux jours d’avance, il était allé célébrer la fête nationale avec ses compatriotes résidant à Bobo, occasion de boire du "champagne" et les rassurer que l’ambassade installée à Ouaga, ne les oublie pas.
Dans son discours, l’ambassadeur a établi un bilan d’étape de sa présence à Ouaga quelques jours avant de partir en vacances. On en retiendra que les relations entre le Burkina et la France sont denses et diverses. En avril 2017, le président du Faso Roch Kaboré était en visite en France et le président de l’Assemblée nationale français Claude Bartolone a effectué un bref séjour à Ouaga. Les relations entre les deux pays sont surtout marquées par les multiples acteurs de la coopération décentralisée, avec des ONG et des liens de jumelage qu’entretiennent des milliers de collectivités territoriales. En octobre prochain, tous ceux qui opèrent dans l’anonymat au développement local se retrouveront à Ouaga à l’occasion des assises de la coopération décentralisée. Après l’élection du nouveau président Emmanuel Macron, l’ambassadeur de Cabanes s’est voulu rassurant : il n’y aura pas de changement dans la politique française vis-à-vis de l’Afrique, notamment dans sa partie francophone. Son pays est résolument engagé dans la lutte contre le terrorisme et le président Macron s’est rendu d’abord à Gao pour visiter les troupes françaises et ensuite, à Bamako pour le sommet du G5, le groupe de pays en proie au terrorisme islamiste.
Au plan bilatéral, la France reste le premier partenaire économique et commercial du Burkina et entend y renforcer sa présence dans un esprit gagnant-gagnant. La France a abrité la conférence sur le PNDES en décembre 2016 et soutient le Plan d’urgence Sahel lancé par le gouvernement burkinabè pour faire face aux difficultés que connait cette région. Elle a également apporté son soutien et son expérience au gouvernement dans la création et la gestion de la Caisse de dépôt et consignation.
Novice sur le contient africain, Xavier Lapeyre de Cabanes a pris le temps d’aller dans l’intérieur du Burkina, découvrir sa diversité culturelle et sociologique. Il s’est ainsi rendu à Ouahigouya, Banfora, Bobo, Tiébélé et compte poursuivre son "Faso tour" à son retour de vacances.
La soirée s’est poursuivie tard autour de spécialités culinaires français et de produits agricoles burkinabè.

Kaceto.net