Célébrer et commémorer l’héroïque lutte du peuple français qui s’est soulevé le 14 juillet 1789 pour mettre fin à l’absolutisme royal par la prise de la Bastille, tel est l’objectif de la conférence de presse animé par le Parti indépendant du travail et de la justice (PITJ), hier 14 juillet 2017, à son siège à Ouagadougou. Une occasion pour le parti de se prononcer sur le procès du dernier gouvernement de Luc Tiao devant la Haute cour de justice et de la demande de libération de Djibril Bassolé par l’Onu la semaine dernière.

Dès le début de sa rencontre avec la presse, Soumane Touré, secrétaire exécutif national du PITJ a demandé une minute de silence à la mémoire des disparus, notamment celle de Valère Somé, décédé en juin dernier. Il le considère comme étant des leurs, et met en garde tous ceux qui seraient tentés de salir sa mémoire.
Abordant le sujet principal de sa conférence de presse, Soumane Touré rappelle que la révolution française de 1789 fut un évènement historique qui allait ébranler le monde par la déclaration des droits de l’homme que le peuple français a proclamée. Un document que les peuples du monde vont enrichir et adopter sous l’appellation de la « déclaration universelle de droits de l’homme ». Ainsi, par cette action, le peuple français a proclamé la république, une expérience politique qui a emporté les royaumes pour laisser la place à la république. « Nous devons reconnaitre que notre peuple a hérité de cette lutte française » a-t-il déclaré.
Soumane Touré s’est aussi prononcé sur le jugement des ministres du gouvernement de Luc Adolphe Tiao devant la Haute cour de justice. Il rappelle que le rôle de l’Assemblée nationale est de voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action gouvernementale. De ce fait, la Haute cour de justice est une juridiction qui permet à l’Assemblée nationale de prolonger son rôle de contrôle de l’action gouvernementale et de sanctionner les ministres. C’est pourquoi a-t-il confié, les seuls justiciables sont le président du Faso et les membres de son gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions (art 138 de la constitution). « La haute cour de justice ne peut être transformée en une juridiction d’exception » a affirmé le secrétaire exécutif national du PITJ. Il considère que Blaise Compaore ne peut être poursuivi que pour haute trahison, attentat à la constitution ou pour détournement de deniers public, et les ministres pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
De l’avis de cet ancien leader syndical, la Haute cour de justice est incompétente pour juger Blaise Compaoré et son dernier gouvernement, chassés du pouvoir en octobre 2014 suite à une insurrection qui a fait des victimes. Le PITJ dénonce donc l’inconstitutionnalité de la Transition et du Conseil national de la transition (CNT), de même que la loi portant organisation et fonctionnement de la Haute cour de justice. « Il faut laisser Blaise tranquille parce qu’il bénéficie d’une loi d’amnistie votée par les membres du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) quand ils étaient au Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
Sur le dossier Djibril Bassolé, Soumane Touré estime qu’il « a été trop longtemps retenu en détention », accusé d’avoir, de complicité avec le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, trempé dans le coup d’Etat de septembre 2015. « On a réglé diplomatiquement l’affaire avec Guillaume Soro, et si on se base sur les transcriptions que nous avons des conversations téléphoniques, c’est lui qui parle et Djibril Bassolé ne faisait qu’écouter », argumente Soumane Touré, qui conclut qu’à partir de ces écoutes, « il n’y a rien qui puisse être retenu contre Bassolé ». Il faut donc, soit le juger, soit lui accorder la liberté provisoire comme le demandent les organisations internationales et même les Nations unies, d’autant qu’il est malade, puisqu’on l’a vu s’écrouler en Turquie lors d’une réunion publique.

Par Wakiyatou Kobré
Kaceto.net