Après le premier ministre, le Mogho Naba, le président du Faso a reçu aujourd’hui les délégués des chauffeurs routiers pour leur présenter des excuses et leur demander de reprendre le travail

Aux environs de 18 heures, dans le quartier Zone I de Ouaga, une station d’essence est prise d’assaut par des automobilistes dont certains sont déjà en panne sèche. Tous ont la mine des mauvais jours et se demandent s’ils auront le précieux liquide pour continuer leurs courses. Le gérant de la station ne sait pas où mettre de la tête ; il hésite à mettre le plein à ceux qui en demandent, préférant donner à chacun de quoi tenir avant la fin de la grève des chauffeurs routiers qui ont enclenché leur mouvement le 9 août en signe de protestation contre les propos du ministre d’Etat, ministre de la Sécurité. En déplacement à Tenkodogo en début de semaine, le ministre avait félicité les forces de sécurité qui avaient proprement bastonné des chauffeurs routiers qui auraient refusé de payer des taxes au poste juxtaposé de Cinkancé.

Les consommateurs et de nombreux acteurs économiques peuvent commencer à souffler. Après le premier ministre, le Mogho Naba, le président du Faso a reçu aujourd’hui les délégués syndicaux des transporteurs et leur a d’abord présenté ses excuses pour ce qui leur est arrivé, avant de leur demander de reprendre le travail. Selon nos confrères de Burkina24.com, Olivier Ouédraogo, secrétaire général de la Confédération syndicale du Burkina (CSB) qu’ils ont joint au téléphone, a annoncé la levée de la grève, sans indiquer quand.
Cette seconde grève, qui est la conséquence des propos pour le moins fâcheux du ministre Simon Compaoré a créé une crise en haut lieu et provoqué une avalanche de critiques contre lui sur les radios et les réseaux sociaux. Le ministre de la Sécurité est assurément sur la sellette, d’autant qu’un autre mouvement d’humeur secoue son ministère et n’est pas prêt de s’estomper. Les policiers protestent contre la protection que certains de leurs supérieurs auraient bénéficié alors qu’ils seraient impliqués dans des affaires de malversation. ils demandent aussi, comme les routiers, à parler directement au président du Faso.

Kaceto.net