La disparition du président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo a plongé les Burkina dans la tristesse, et les militants du Mouvement du peuple pour le progrès dont il était le président dans la désolation totale. Ambiance morose dans les couloirs du siège du parti, mais aussi volonté des militants rebondir et continuer la lutte.

« Quand le général de guerre disparait, la troupe quoi qu’on dise est moralement abattue », déclare le 1er vice-président chargé de la jeunesse, Sanou Adama
Depuis samedi 19 août, le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), par ailleurs président de l’Assemblée nationale, Salifou Diallo a tiré sa révérence, laissant derrière lui un immense vide que le parti aura surement du mal à combler. Salifou Diallo qui était une des pièces maîtresse du parti, « le dossard N°10 de l’équipe du MPP, celui-là même qui était le meneur de jeux de l’équipe », d’après ses camarades de lutte, n’est plus. Quelle situation prévaut au sein du parti quand on sait que celui sur qui reposait la victoire du parti s’en est allé ? Au siège du MPP, dans le quartier Ouidi, les militants sont dévastés par la disparition de leur chef. Tout d’un coup, le ciel s’est assombri et ne va pas s’éclaircir de si tôt. Hommes, femmes et jeunes pleurent le départ inattendu de leur président. « C’est un sentiment de grande tristesse, de désolation et de perte de repères qui règne au sein du parti » déclara Dicko/ Agaleoue Adoua Marie- Goreti, ambassadeur du Burkina auprès du Royaume de Danemark.

Salifou Diallo, soutient-elle, était "un homme de conviction, un homme engagé, un homme sociable et surtout un homme au grand cœur qui pouvait lire dans vos yeux si vous avez oui ou non besoin de soutien. Son absence ne sera pas sans effet pour le parti en particulier et pour le Burkina Faso en général". Mais elle s’empresse d’ajouter : « Pour ceux qui pensent qu’après Salifou Diallo, c’est la fin du MPP, ce sont des considérations qui ne peuvent pas tenir car nul n’est éternel sur cette terre et Salifou Diallo, le sachant a pris le temps de former des gens qui pourront faire ce qu’il faisait afin que le parti soit toujours ce qu’il est ».
La jeunesse du MPP est sans aucun doute la plus touchée par cette disparition quand on sait qu’au sein du parti, Salifou Diallo était perçu comme un mentor. « C’est un repère que nous jeunes, avons perdu, et ce que je regrette le plus, c’est que nous n’avons pas su exploiter à fond la manière de faire de Salif. Nous n’avons pas su exploiter à fond les stratégies de Salif et également le model de leadership de ce dernier. Aujourd’hui, c’est un grand regret pour nous, mais nous estimons qu’il a assez formé la jeunesse du MPP et que cette jeunesse mettra en œuvre cette formation reçue pour éviter que le Burkina Faso ne sombre dans une incertitude totale », confie Amed Tiendrebeogo, l’un des plus jeunes membres du bureau politique national du MPP.

Pour le 1er secrétaire général adjoint chargé de la jeunesse, Adama Sanou, le défunt président avait pour citation, « la jeunesse est le fer de lance du parti » et bien évidemment, « quand le général de guerre disparait, la troupe, quoi qu’on dise, est moralement abattue, mais cela ne veut pas dire qu’elle est désorganisée. Lui-même aimait nous dire qu’il faut qu’on se prépare ; qu’en leur absence, il va falloir que la jeunesse prenne ses responsabilités car le parti a été créé pour la jeunesse, et c’est justement à nous jeunes de travailler à relever le défi. C’est vrai qu’actuellement, nous sommes un peu touchés par cette disparition, mais cela ne veut pas dire qu’on cesse le combat pour autant ».

Frédéric Thianhoun
Kaceto.net