Décédé le 19 août à Paris suite à un malaise, le corps de Salifou Diallo a été rapatrié aujourd’hui à bord de l’avion présidentiel. Un deuil de 72 heures à partir de demain jeudi a été décrété par le président du Faso, Roch Kaboré

C’est un accueil digne de son parcours politique et du rôle qu’il joue dans le paysage politique burkinabè qui a été réservé à sa dépouille cet après-midi du 23 août 2017 à Ouaga. Autorités nationales et internationales étaient présentes à l’aéroport pour rendre un vibrant hommage au président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo.
Dès 14 heures, la foule était déjà immense à l’aéroport international de Ouagadougou, attendant l’arrivée de la deuxième personnalité du Burkina. Amis, frères, militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP),compagnons de lutte et quelques membres du gouvernement ont tous fait le déplacement malgré la forte canicule qui s’est abattue sur la capitale.
Aux environs de 15h, une forte pluie se prépare à l’horizon, mais est loin de décourager Adama Nikiéma et d’autres militants du MPP, décidés à accueillir leur héro quelque soit la météo. D’ailleurs, pour eux, si la pluie se met à tomber, ce serait un signe supplémentaire de grandeur de leur chef. "Si vous le remarquez, à chaque fois qu’un grand homme meurt, il pleut" expliquent-ils.
Il est 16h 20 quand « Pic du Nahouri », l’avion présidentiel du Burkina, atterrit sur le tarmac de l’aéroport. La pluie qui avait baissé d’intensité, tombe à nouveau très fortement. Maître Bénéwendé Stanislas Sankara, premier vice-président de l’assemblée nationale, qui a raccompagné le corps de Paris et d’autres députés se mettent en place pour recevoir le corps du défunt. A leurs cotés, des membres du gouvernement ainsi que quelques représentations diplomatiques et des leaders de l’opposition. Mais il faut attendre une trentaine de minutes avant que le corps du défunt accompagné de la veuve ne sorte de l’avion présidentiel.
Un sentiment de désolation et de tristesse se lit sur les visages. Il faut bien se rendre à l’évidence : le PAN n’est plus. Il est parti. Définitivement.

Le cercueil est ensuite transporté par des militaires en direction du domicile du défunt à Ouaga 2000, accompagné par un long cortège.
De l’autre côté de l’aéroport, toujours sous la pluie, un groupe d’élus et de curieux attendent aussi d’apercevoir le cercueil contenant le corps du PAN.
Les manifestations d’hommages ne font que commencer. Jeudi, les militants du MPP pourront honorer la mémoire de leur chef au siège du parti, puis, le cercueil sera transféré au Palais des sports de Ouaga 2000 où les Burkinabè qui le souhaitent pourront rendre un dernier hommage à Salifou Diallo. Il sera ensuite ramené dans son village natal, à Ouahigouya pour y être enterré vendredi.

Fréderic Tianhoun