Siège du MPP, Assemblée nationale, Palais des sports de Ouaga 2000, hier, la journée a été marquée par des cérémonies d’hommages au PAN. Moments d’émotion, de recueillement et de prière

Décédé le 19 août 2017 à Paris suite à un malaise, la dépouille du président de l’assemblée nationale, par ailleurs président du MPP a retrouvé la mère patrie le 23 août sous une forte pluie. Après une nuit de prières dites par les musulmans, le jeudi 24 août n’a pas été du tout de repos. Dès les premières heures, la dépouille a pris la direction du siège du MPP, le parti qu’il a co-fondé avec 75 autres cadres démissionnaires du CDP en janvier 2014. A Ouidi, les militants n’ont pas négocié leur mobilisation. Ils sont massivement sortis pour saluer la mémoire de leur leader, les larmes aux yeux pour certains. Difficile pour beaucoup d’accepter la mort du camarade, celui qui a été l’architecte de la construction du parti et acteur de premier plan de la victoire à la présidentielle et aux législatives de novembre 2015. Tous ceux qui ont fait le déplacement au siège savent que la mort de Salifou Diallo est une immense perte pour le MPP, et qu’il faut désormais apprendre à vivre sans lui. Après le discours du premier vice-président du parti, Simon Compaoré et des bénédictions de militants, direction ensuite « dans la zone de turbulence », l’Assemblée nationale comme son président l’a autrefois surnommée. Là également, les élus étaient là au grands comple. Vêtus de blanc, écharpe autour du coup, les députés font bloc.

Seul le perchoir, la place du président, est inoccupé. « Excellence monsieur le président de l’Assemblée nationale, monsieur Salifou Diallo, vois-tu, tous les députés sont là, je ne sais pas s’il en manque un seul, réunis en séance plénière sans ton auguste présence. Oui, je le sais, de là où tu es, tu nous vois. Mais hélas, tu ne nous diras pas, de ta puissance voix enrayée, « la séance est ouverte. Oui, Salifou Diallo tu nous abandonnes en chemin, en si bon chemin » , déclare le président du groupe parlementaire de l’Union pour le progrès et le changement(UPC). Comme pour témoigner de la grandeur de l’homme, le premier vice- président de l’Assemblée nationale, Maître Bénéwendé Sankara, ainsi que tous les autres députés se sont inclinés devant le cercueil contenant le corps de Salifou Diallo. Avant que la dépouille ne soit conduite au Palais des sports de Ouagadougou pour la cérémonie d’hommage nationale.

Là encore, c’est un Palais des sports plein comme un œuf qui attend la dépouille de la deuxième personnalité du pays. Toutes les autorités du Burkina ou leurs représentants ainsi que des autorités internationales étaient présentes. Aux côtés du président Rock Mark Christian, on notait la présence du président du Niger, Mahamoudou Issoufou, celui de la Guinée, par ailleurs président de l’Union africaine, Alpha Condé. Tous ont tenu à être présents pour saluer la mémoire de l’illustre disparu et présenter leurs condoléance au peuple burkinabè qui vient d’après eux, de perdre un « grand homme ».
Tour à tour, chacun a salué le courageux, le stratège, l’homme de conviction qu’était Salifou Diallo. « J’ai connu salifou Diallo depuis 1991 et depuis lors, nous sommes en contact permanent » confi le président du Niger. Il poursuit en disant que « l’engagement de Salifou Diallo dépasse le Burkina Faso. Ce n’est pas seulement le Burkina Faso qui pleure Salifou Diallo, c’est toute l’Afrique entière ». Le chef du file de l’opposition, Zéphirin Diabré, était également présent. Il reconnait en l’homme un adversaire politique redoutable qui manquera sûrement à son parti et au peuple Burkinabè.
"Que la terre du Burkina Faso lui soit légère", conclut le président du Faso.

Frédéric Thianhoun
Kaceto.net