Plusieurs milliers de partisans de l’Union pour la République (Unir, au pouvoir) ont marché mardi à Lomé pour soutenir le président Faure Gnassingbé dans un contexte tendu après des manifestations de l’opposition ayant fait deux morts, a constaté l’AFP.

Les manifestants, vêtus pour la plupart de tee-shirts à l’effigie du président, ont sillonné des artères de la capitale avant de se rassembler sur une plage pour un meeting qui s’est déroulé dans le calme.

Le Premier ministre Selom Komi Klassou et le président de l’Assemblée nationale Dama Dramani - membres du parti au pouvoir - ont participé à ce meeting.

Sur des pancartes, on pouvait lire : "Avec Faure, continuons le changement", "Je suis togolais, je veux les réformes, mais pas dans la violence" ou encore "Le Togo est un et indivisible".

"Personne n’a le monopole de la rue. Nous restons mobilisés derrière le président Faure Gnassingbé pour des réformes politiques approfondies, globales et dans la paix", a affirmé à l’AFP Emefa Gikodzi, responsable commerciale dans une société privée.

Plusieurs cadres du parti présidentiel dont des ministres ont également défilé au milieu du cortège encadré par les forces de l’ordre.

"Notre pays est confronté à une situation assez inquiétante, créée par des manifestations d’un parti politique, qui ont dérapé en des actes de violences. Nous dénonçons ces dérives (...)", a déclaré à l’AFP Georges Aïdam, premier vice-président de l’Unir.

L’Unir a prévu de manifester pendant trois jours, jusqu’à jeudi.

L’opposition, qui avait d’abord appelé à marcher cette semaine, a finalement reporté son mouvement aux 6 et 7 septembre pour "répondre aux appels pressants de toutes les populations de l’intérieur à s’associer aux manifestations", selon un communiqué publié lundi.

La coalition de cinq partis Cap 2015, le Groupe des six et le Parti national panafricain (PNP) réclament la libération des dizaines de personnes arrêtées (66 selon le ministre de la Justice) pendant les manifestations du 19 août, qui ont officiellement fait deux morts à Sokodé, à 300 km au nord de Lomé.

Ils demandent aussi que la Constitution - modifiée en 2002 - soit révisée afin d’y réintroduire une limitation des mandats présidentiels à 10 ans au plus, un mode de scrutin à deux tours et une recomposition de la Cour constitutionnelle et de la Commission électorale.

Le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans, à la présidentielle de 2005 avec l’appui de l’armée, ce qui avait entrainé de violentes manifestations et une féroce répression.

Il a été réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés par l’opposition.

AFP