C’est un phénomène de plus en plus récurent. La veille des fêtes, les abords des routes sont transformés en marchés à bétail. Sans que les autorités communales ne réagissent

Demain, les musulmans du monde entier célèbrent l’Aïd-el-Kébir, communément appelé la "fête du mouton". Chaque fidèle est invité, selon ses moyens, à sacrifier un mouton en commémoration de la soumission d’Abraham (Ibrâhîm en arabe) à la volonté de Dieu lorsque celui-ci lui demanda de sacrifier son fils Ismaël. Depuis quelques jours, c’est la course à l’achat de la bête de sacrifice, au grand bonheur des éleveurs et commerçants de bétail. Sauf qu’en la circonstance, au lieu de se rendre dans les marchés prévus à cet effet, c’est au bord des artères des villes que s’effectue le commerce. Des commerçants ambulants n’hésitent pas à occuper anarchiquement les bas-côtés des voies, à proximité des feux de signalisation, perturbant parfois la circulation
Pour la plupart des commerçants interviewés sur cette pratique illégale, c’est pour éviter aux clients de devoir parcourir des distances pour se rendre au marché de bétail. Des éleveurs qui, d’habitude vendent leur bétail aux grossistes font le déplacement de leurs villages vers la capitale, histoire de se faire plus d’argent. "Nous aussi, nous sommes ici pour chercher un peu d’argent et vu que les marchés de bétail sont souvent loin, nous permettons aux gens de payer leur mouton à proximité et souvent à moindre coût", explique un vendeur ambulant posté juste devant l’entrée de la clinique CHIFRA, dans le quartier Tanghin. Pour les revendeurs, cette pratique de la vente directe est inacceptable. Le vendredi 12 août dernier, au marché de bétail de la gare routière, s’est tenue une conférence de presse organisée par les responsables de la SYNATCOMB. Les conférenciers avaient vigoureusement dénoncé la vente illégale de bétail dans les artères de la ville de Ouagadougou qui nuit énormément aux honnêtes commerçants qui payent les taxes afférentes à cette activité.

D’après le secrétaire général du syndicat, section de Tanghin, Haruna Confé, les vrais commerçants font face à d’énormes difficultés, confrontés qu’ils sont aux « tracasseries policières et aux taxes douanières abusives ».
D’après, lui les autorités devraient agir pour mettre fin à cette concurrence déloyale à laquelle se livrent les vendeurs ambulants. "Nous payons des taxes douanières abusives. Nous insistons là-dessus, car en dépit des taxes légales conventionnées par la CEDEAO qui s’élèvent à 250 F CFA par tête, à Seytenga, ville frontière avec le Niger, dans le Seno, nous payons 2500 F CFA par tête".

Frédéric Thianhoun
Kaceto.net