Dans une note d’étude et d’analyse publiée dans la dernière "Lettre de recherche" de la BEAC, Mahamat Abbas Tolli, le gouverneur de l’institution, a fourni des indicateurs desquels, il ressort que le taux de couverture extérieure du FCFA zone CEMAC, restera dans une moyenne de 60% entre 2017 et 2020, contre près de 81% entre 2014 et 2017.

Cette situation est à mettre en corrélation avec les estimations de réserves de change, qui oscilleront dans une moyenne de 3000 milliards de FCFA (5,4 milliards $) sur la période, contre une médiane de 6631,4 milliards de FCFA sur la période 2014 à 2017. De ces deux indicateurs, il ressort que le spectre d’une dévaluation de la monnaie est écarté sur le moyen terme car on est loin du niveau des réserves de change de 224,3 milliards de FCFA de la période 1990 à 1993, qui avait conduit à la dévaluation.

Mais, derrière cette sécurité, se cache le risque d’une atonie de l’économie sur la base des analyses de certains experts. A côté de ce niveau de couverture de la monnaie, on relève aussi que le taux d’investissement va chuter à 22,9 %, contre 30,1% pour la période 2014-2017. Par ailleurs, on note que le solde budgétaire va se limiter à 0,3% du Produit Intérieur Brut.

Les premiers effets ont déjà commencé à se faire sentir. La croissance du crédit à l’économie, notamment le secteur privé, subit un rationnement. De même, les emprunts publics deviendront plus chers poussant les gouvernements de ses pays membres à, soit s’endetter, soit renforcer sa fiscalité.

ECOFIN