La coalition burkinabè des défenseurs des droits humains (CBDDH) a déclaré jeudi, que la nouvelle loi portant protection des défenseurs des droits humains, est « un instrument de protection mais également de sanctions » à l’encontre des activistes.

« La coalition burkinabè des défenseurs des droits humains(CBDDH) félicite le gouvernement burkinabè » pour avoir fait du Burkina Faso, « le deuxième pays africain », à se doter le 27 juin 2017 d’une loi portant protection des défenseurs des droits humains, a affirmé jeudi Florence Ouattara.

La coordinatrice nationale du CBDDH qui s’exprimait lors d’un point de presse, a invité « l’ensemble des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine des droits et de la gouvernance à s’approprier la nouvelle loi pour une exploitation efficiente et efficace ».

Toutefois, Mme Ouattara a assuré que la loi « comporte encore certaines dispositions qui constituent une entrave à la liberté des activistes des droits humains ».

Florence Ouattara a notamment déploré « l’absence de protections spécifiques dans la loi pour les femmes défenseurs des droits humains » parce qu’elles « font face à des défis particuliers ».

Selon la coordinatrice nationale, la loi adoptée manque également « de dispositions spécifiques établissant un mécanisme de protection efficace pour les défenseurs des droits humains ».

La CBDDH a aussi décrié l’article 16 de la loi qui stipule que : « Le refoulement ou l’expulsion du territoire national d’un défenseur des droits humains est interdit, sous réserve de menace à la sécurité intérieure ».

Mme Ouattara a également mis en cause les alinéas 4,6 et 7 de l’article 11 de la disposition. L’alinéa 4 renseigne que : « Le défenseur des droits humains a l’obligation de défendre le principe de l’universalité des droits humains tel que défini par la Déclaration universelle des droits de l’Homme ».

L’alinéa 6 prévoit que : « Le défenseur des droits humains a l’obligation de mener des actions pacifiques et non violentes conformément aux textes régissant les manifestations publiques au Burkina Faso ».

Et l’alinéa 7 précise que : « Le défenseur des droits humains a l’obligation d’assumer la responsabilité de la diffusion des allégations de violations des droits humains qu’il entreprend ».

« Le défenseur des droits humains n’est pas un rebelle ni un terroriste », a martelé la coordinatrice de la coalition.

La CBDDH est une structure faîtière d’une vingtaine d’organisations de la société civile(OSC) collaborant avec la section burkinabè Ouest africaine des droits humains (ROADDH) qui regroupe seize pays de la sous-région, œuvrant dans la promotion des droits humains en Afrique.

Agence d’Information du Burkina