Depuis deux ans, le conseil supérieur de la communication est confronté à une grave crise sans qu’une solution de sortie se profile. Sans véritable gouvernail, les salariés sont dans le désarroi

Dire que le Conseil supérieur de la communication (CSC) traverse une crise depuis 2015, c’est enfoncer des portes déjà largement ouvertes. A l’affaire dite "Désiré Konboïgo", qui n’a pas encore connu son épilogue judiciaire, est venue s’ajouter les graves accusations de détournement portées contre la présidente de l’institution chargée de réguler la communication. Elle est poursuivie solidairement avec Nadine Traoré, Souleymane Séré, Salifou Koula et Salamata Yoda/Seré pour "faits de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption, surfacturation, blanchiment de capitaux et népotisme ; de complicité de détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux et de commerce incompatible ; de détournement de deniers publics, faux et usage de faux, corruption, surfacturation, népotisme, blanchiment de capitaux et de prise illégale d’intérêt ; de détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux, complicité de surfacturation et de blanchiment de capitaux ; de complicité de détournement de deniers publics, de complicité de faux et usage de faux. Rien que ça !
Début septembre, elle a été arrêtée et incarcérée à la maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), rendant un peu plus compliquée la recherche de sortie de crise. La communication, déjà a minima entre le camp de Désiré Komboïgo qui revendique la vice-présidence, et celui des pro-Somé, rangés derrière Jean de Dieu Vokouma, est totalement rompue. Quand le chef de file des premiers signe des notes de service et les distribue lui-même, le secrétaire général du CSC notifie à l’ensemble du personnel que c’est bien Jean de Dieu Vokouma qui incarne la légalité et la légitimité du poste.
La situation est devenue invivable et on ne voit pas comment le statut quo peut encore perdurer. En l’absence de la présidente et du DAAF, personne d’autre, même pas le vice-président, ne peut convoquer une session, encore moins arbitrer le budget. Résultat, les salaires de septembre ne sont pas encore payés à la date du 2 octobre. Une situation inédite qui met les salariés dans le désarroi en pleine rentrée scolaire.
Il y a donc urgence à agir, de manière radicale, pour mettre fin à la crise, sans attendre 2019, date d’expiration du mandat des conseillers. "La situation est telle qu’un scénario à la "HCRUN" n’est même pas envisageable", confie un cadre de la maison.

Kaceto.net