Le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a fait sa rentrée politique hier 5 octobre en animant une conférence de presse à son siège national dans le quartier Ouidi

Sécurité, justice, bilan de la gouvernance du pouvoir en place, annulation du meeting du Cadre d’expression démocratique (CED), etc. ; voici les sujets qui ont été développés par le principal orateur de la conférence de presse, Simon Compaoré, 1er vice-président du parti.

Pour ce qui concerne la sécurité, le 1er vice-président pense que l’insécurité grandissante au Burkina est due au fait que certaines personnes de l’ex régime avaient signé un "pacte avec le diable", en l’occurrence, les terroristes. L’ancien pouvoir ayant été balayé par le peuple, les terroristes manquent désormais de gains et n’ont pas plus les mêmes faveurs de la part du nouveau régime, ce qui explique qu’ils sont en train de vouloir déstabiliser le Burkina. Il a noté que le terrorisme est un phénomène nouveau pour l’ensemble des Burkinabés, donc nécessite de la patience pour y remédier. Selon lui, des progrès sont en train d’être réalisés car, 9 commissariats dans le Sahel seront bientôt construits pour lutter contre le phénomène. Il appelle tous les Burkinabés à ne pas céder à ce qu’il qualifie de pure « intimidation ». « Nul n’est éternel, c’est vrai, mais nous disons à ces personnes qui essaient de nous tuer que nous mourons les armes à la main ; pas question d’aller voir ces terroristes pour signer un quelconque pacte comme certains le proposent » déclare-t-il avec ferveur.
La restauration de l’autorité de l’Etat a été le deuxième point abordé lors de cette rencontre avec la presse. Le MPP à travers la voix de son 1er vice-président demande au gouvernement Thièba de continuer de respecter la séparation des pouvoirs car, dit-il « la restauration de l’autorité de l’Etat exige une justice efficace et compétente ».
Quant à la question du retour de son ancien compagnon de lutte Blaise Compaoré, sous un air comique,Simon Compaoré rappelle que l’ex-président a fuit de lui-même le Burkina et que son retour n’engage que lui. Il rappelle qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre lui et que la première chose à laquelle il fera face à son retour au Faso, c’est de répondre de ses actes devant la justice. Il a profité de l’occasion pour faire taire des rumeurs qui circulent sur la toile prétendant qu’un lieu est en train d’être construit pour le retour de Blaise Compaoré. « Ceux-là qui disent que Blaise va revenir au Burkina et qu’il y aurait un lieu qui serait en train d’être aménagé pour son retour, hé ! hé ! hé ! Attention à vos propos ».

Sur les Généraux Diendéré et Bassolé actuellement en prison, Simon Compaoré a été clair : « Ceux qui demandent la libération de ceux-là qui ont perpétré le coup d’Etat qui a endeuillé de nombreuses familles, n’ont surement pas perdu de parents proches durant ce dit putsch ; sinon, ils n’allaient pas parler de leur libération. Moi particulièrement, je garde toujours les douilles du coup d’état. J’ai failli même y perdre la vie », rappelle-t-il en souriant.
Quand la question de l’annulation du meeting du CED a été abordée, le siège du parti MPP s’est transformé en un théâtre. « Ce Zaida, il est qui ce bonhomme-là pour défier l’autorité de l’Etat ? Moi je pense que ce nommé Zaida va se blesser à force de jouer avec le feu. Ceux-là qui lui donnent l’argent pour qu’il vienne s’exhiber devant nous auront à répondre de leurs actes quand le moment sera venu. Les Zaida, ce sont des personnes qui ont refusé de travailler honnêtement et qui se cachent pour aller prendre des enveloppes en Côte d’Ivoire pour venir parler au hasard, mais quand l’argent va finir, ils auront le peuple burkinabè devant eux », a commenté
Simon Compaoré sous les applaudissements des militants.
Abordant la gouvernance du pouvoir en place, il déclare être pressé que 2020 arrive afin que lui et les autres ministres puissent faire le bilan de ce qui a été fait depuis que le MPP est arrivé au pouvoir. Il se dit confiant quant à la santé du MPP, qualifiant de fausses les informations selon lesquelles le parti est affaibli après la mort de son président, Salifou Diallo. Le pouvoir du MPP a été construit sur du "Rock", donc il n’y pas de quoi être inquiet. Il a ensuite donné un bref aperçu des réalisations que le pouvoir a fait depuis son arrivée. « Depuis que le Burkina Faso existe, on a jamais fait ça » déclare-t-il d’emblée. « 433 médecins généralistes qui ont été recrutés en 2016, qui dit mieux ? En 2017, alors que l’année n’est pas achevée, 178 médecins généralistes ont été recrutés ; 2 cardiologues en moyenne dans tous les CHR, alors qu’avant, pour trouver des cardiologues, il fallait remonter à Ouagadougou, qui dit mieux ?, 2 gynécologues par CHR, qui dit mieux ? La gratuité des soins au profit des femmes enceintes et les enfants de moins de 05 ans qui va continuer en 2018, etc. Il cite également l’autonomisation des universités de Ouahigouya, Fada, des infrastructures et des restaurants universitaires qui sont près ; 100 enseignants recrutés pour les universités, de même que 47 chercheurs embauchés etc. Avec tout ça, on dit que les choses ne bougent pas », s’étonne t-il.
La rentrée politique ayant eu lieu sans Salifou Diallo, la question de sa succession a été posée. Sous un air faussement comique, le premier vice-président estime que cela ne regarde en rien la presse et que ceux qui peuvent lui poser la question sont exclusivement les militants du MPP. Sans réponse, la question reste donc toujours posée.

Frédéric Thianhoun
Kaceto.net