70% des lits d’hôpitaux sont occupés par des malades qui n’auraient pas dû être là, si les Burkinabè avaient accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement, a déclaré mercredi à Ouagadougou, le représentant du directeur Pays de Water Aid Célestin Pouya, à l’ouverture de l’atelier de parlementaires burkinabè.

S’appuyant sur une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Célestin Pouya a également affirmé que 72,4 % des populations burkinabè ont accès à l’eau, mais seulement 19,8 % ont accès à l’assainissement.

Une situation qui de son avis, est catastrophique et a des conséquences néfastes, affirme-t-il, dans le domaine notamment de l’éducation.

« Chaque mois, la femme ou la fille a besoin de se nettoyer. Quel est le lycée qui offre une latrine adéquate par rapport à la gestion de l’hygiène menstruelle. Il n’y a rien du tout. Aussi, chaque fois que les filles sont dans leur période de menstrues, elles vont se déclarer malades pendant quelques jours parce que l’établissement est incapable de leur fournir une latrine adéquate pour la gestion de l’hygiène menstruelle », a-t-il expliqué.

Pour prendre à bras le corps ce problème, le Réseau des parlementaires burkinabè pour l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement (REPHA-BF) a organisé ce mercredi, un atelier de formation des députés sur « le Budget sensible à l’eau et à l’assainissement ».

« C’est une belle occasion offerte aux députés d’être sensibilisés sur le budget consacré à l’eau, les tendances et surtout les insuffisances, les défis et enjeux toujours en souffrance pour lesquels, ils doivent mener des actions », a déclaré le coordonnateur du REPHA-BF, Halidou Sanfo.

Selon le formateur Abdoul Dembélé, l’atelier permettra aux élus locaux de connaitre, entre autres, les tendances des taux d’exécution du budget alloué au secteur de l’eau et de l’assainissement sur les trois dernières années, d’établir le lien entre le budget alloué au secteur de l’eau et de l’assainissement avec l’objectif zéro corvée d’eau prôné par le chef de l’Etat.

Les échanges devraient, également, permettre de connaitre les techniques de suivi du budget de l’eau et de l’assainissement pour une allocation effective des ressources.

Le Burkina Faso en collaboration avec d’autres pays a pris, en 2008, en Afrique du Sud, un engagement qui a été renouvelé en 2015, au Sénégal, à savoir, dédier au minimum 0,5 % de son PIB à l’hygiène et à l’assainissement.

Ce qui n’est pas effective à ce jour. C’est pourquoi, Célestin Pouya, dont la structure soutient le REPHA-BF, a exhorté les parlementaires, à œuvrer pour une augmentation du budget de l’Etat pour l’assainissement.

Agence d’information du Burkina