Sale temps pour le ministre de la Communication Rémis Dandjinou accusé par la rédaction de la RTB d’avoir donné l’ordre de ne pas recevoir l’ex-ministre Tahirou Barry. Dans le texte ci-contre, l’UPC exprime son indignation et dénonce la volonté du gouvernement de caporaliser les médias publics

L’Union pour le Progrès et le Changement (UPC) a appris que l’émission « Sur la brèche » de la RTB / Télévision du dimanche 05 novembre 2017, qui devrait recevoir comme invité l’ex-ministre en charge de la culture, Monsieur Tahirou BARRY, a été annulée suite aux manœuvres du ministre en charge de la communication et Porte-parole du Gouvernement.
En effet, selon une note de la rédaction de la chaîne publique, « au moment où l’animateur, Jérémie Sié COULIBALY réglait les derniers détails de l’émission sous la coordination du rédacteur-en-chef Jean Emmanuel OUEDRAOGO, il a été interpelé par le Directeur de la télévision, Monsieur Yakouba BONKOUNGOU pour lui signifier l’impossibilité de recevoir son invité. » La note poursuit en révélant que le directeur de la télévision a avoué avoir reçu des injonctions du ministre, Monsieur Rémis Fulgance DANDJINOU, de ne pas recevoir Monsieur Tahirou BARRY. Interrogé sur le sujet, l’accusé est resté évasif et n’a pu démentir son incrimination.
Par conséquent, l’UPC condamne vigoureusement cette énième immixtion du Gouvernement dans le traitement de l’Information au sein des médias publics. Une intrusion inacceptable qui fait suite à une autre intervenue en juillet 2016 où le ministre avait clairement indiqué aux journalistes de la RTB que « celui qui ne veut pas obéir fasse comme Norbert ZONGO … »
L’UPC exprime son indignation face à cette insistance du Gouvernement à caporaliser les médias publics dans ce Burkina Faso post-insurrectionnel et au moment où notre pays abrite la 7ème édition du Festival international de la Liberté d’Expression et de Presse (FILEP).
Elle félicite vivement les journalistes de la RTB qui ont promptement et clairement rejeté cette immixtion portant atteinte à leur liberté telle que garantie par la Constitution et les lois sur les médias.
L’UPC rappelle à Monsieur le Ministre que son rôle n’est pas de réguler le contenu des médias à la place du Conseil Supérieur de la Communication. Cette façon cavalière de museler et de manipuler les journalistes des médias publics est à jamais révolue.
La RTB, ainsi que les autres médias publics, ne sauraient être des instruments de propagande du MPP, mais plutôt un canal d’information et de communication pour l’intérêt du peuple burkinabè.
A cet effet, le parti invite le Gouvernement à plutôt se pencher sur les grands défis de la communication, notamment en résolvant rapidement la question de la Télévision numérique de Terre (TNT) au grand bonheur des promoteurs audiovisuels et des téléspectateurs.
L’UPC encourage les organisations de défense de la liberté de presse à continuer dans la lutte pour plus d’indépendance de la presse, et pour un enracinement de notre jeune démocratie.
Ouagadougou, le 09 novembre 2017,

Pour le Bureau politique national de l’UPC,

Le Secrétariat national à l’Information
et à la Communication (SNIC)