« L’injustice dans ce pays a commencé depuis longtemps et dure depuis 27 ans. Il faut que les juges qui sont dans ce palais sachent que ça nous fera mal que la justice connaisse le sort de l’ancienne Assemblée nationale. Mais, si elle ne nous laisse pas le choix, on n’aura pas le choix ». Ces propos tenus le 3 juin dernier par la présidente d’honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile, Safiatou Lopez, lors d’une manifestation contre la remise en liberté provisoire de certaines personnalités suspectées d’être impliquées dans le putsch de septembre 2015, lui valent d’être convoquée et entendue ce matin par la police judiciaire sise à Wemtenga. Les menaces de cette activiste politique avaient provoqué l’indignation des représentants de l’institution judiciaire, et la Procureur du Faso avait indiqué que le discours de Safiatou Lopez allait être analysé afin d’en tirer d’éventuelles conséquences judiciaires.

Dans sa tirade contre la justice, elle avait également déclaré : « Nous avons des frères qui croupissent à la MACO (Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou) pour juste un vol de poulet ou de vélo. Et nous avons des assassins de patriotes de ce pays qui sont dehors…Il ne faut pas que la justice nous énerve. L’avocat étranger qui va venir ici pour dire qu’il va défendre quelqu’un qui a tué un patriote de ce pays va nous croiser sur son chemin ». Après la cour de cassation, la cours de justice de la Cedeao a annulé le 1er juillet la décision du juge militaire d’interdire aux avocats étrangers de se porter conseils de Djibril Bassolé, incarcéré à la maison d’arrêt et de correction des armées (Maca) dans l’affaire dite du putsch de septembre 2015.
Un revers pour celle qui, par ailleurs, ne cache pas ses intentions de briguer la présidence de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina.

Kaceto.net