L’Ultime recours visant à invalider la candidature du président Ali Bongo Ondimba a été rejeté. L’opposition va devoir revoir sa stratégie de conquête du pouvoir

C’est sans surprise que la Cour constitutionnelle du Gabon a rejeté le 25 juillet les recours introduits le 18 juillet par trois opposants contre la candidature du chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba à l’élection présidentielle du 27 août. Il s’agit de Jean Ping, ex-président de la Commission de l’Union africaine, Guy Nzouba Ndama, qui a récemment démissionné de son poste de président de l’Assemblée nationale, et de Pierre-Claver Maganga Moussavou, leader du Parti social démocrate (PSD), une formation représentée à l’Assemblée nationale par son épouse, Albertine Maganga Moussavou.
Leur démarche visant à faire invalider la candidature du président sortant avait été initiée après que la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cenap) l’ait acceptée le 14 du même mois. Or, selon eux, Ali Bongo Ondimba n’est pas né Gabonais et ne peut briguer la magistrature suprême au regard de l’article 10 de la constitution qui n’autorise que la candidature des Gabonais de naissance.
Selon la Cour constitutionnelle, leur recours est « irrecevable », parce que « l’acte de naissance incriminé n’a pas été produit au dossier soumis à l’examen de la Cour », et en outre, la Cour « ne peut pas se prononcer sur la validité des actes d’état civil » qui relève de la compétence des juridictions de droit commun.
« La Cour constitutionnelle s’est prononcée sur la forme et non pas sur le fond » a commenté un avocat des plaignants, indiquant que si le dossier était incomplet, c’est la faute de « la Cenap avait refusé de remettre l’acte de naissance litigieux qui était en sa possession ». De toute évidence, il est fort peu probable que même un jugement sur le fond donne raison aux adversaires d’Ali Bongo Ondimba, vu la proximité de ce dernier avec la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo.
Cette décision étant insusceptible d’appel, l’opposition est désormais face à deux alternatives : soit, elle prend acte de l’impossibilité juridique de barrer la route au président sortant, et dans un esprit républicain élabore en conséquence une autre stratégie de conquête du pouvoir, en s’alignant par exemple derrière un candidat unique, soit elle engage un bras de fer politique dans l’espoir de provoquer une insurrection populaire à la Burkinabè. Pour cela, il faudrait bien, pour paraphraser le président congolais Denis Sassou Nguesso, que Ouagadougou soit Libreville !
En attendant, à un mois de ce scrutin à un tour, pendant que l’opposition s’englue dans une procédure judiciaire sans issue, Ali Bongo Ondimba laboure l’intérieur du pays à travers une tournée dite républicaine à la conquête des quelques 628124 électeurs Gabonais.

Salam Sondé
Kaceto.net