Avec un taux élevé de 2,2% contre une moyenne nationale de 0,89%, la région du Sud-Ouest est la plus touchée par le VIH-SIDA. Une superstition expliquerait cette « contre-performance »

Toujours dans le cadre de la caravane de sensibilisation du 11 décembre contre les maladies sexuellement transmissibles, débutée le 07 décembre dans la province du IOBA chef-lieu Dano, l’équipe a sillonné plusieurs villes du Sud-Ouest pour passer des messages sur la santé sexuelle et reproductive et en particulier, le VIH-SIDA qui y fait des ravages.
La caravane s’est ainsi rendue à Dano, Diébougou, Batié et Gaoua pour sensibiliser les habitants à travers des sketchs, des prestations d’artistes, des jeux concours ainsi que des questions réponses sur le VIH-SIDA. A la fin de la tournée caravanière intervenue dans la nuit du 10 Décembre, le chef d’antenne régional du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida (SP/CNLS), Réné Kaborébou, s’est dit satisfait de l’opération.
Selon lui, le fort taux de sérosurveillance dans cette région s’explique par le fait que les parents qui devaient être ceux-là qui éduquent les enfants à ne pas faire certaines choses ne jouent pas pleinement leur rôle. L’autre raison vient d’une superstition qui a la peau dure chez les orpailleurs et selon laquelle, « faire des rapports sexuelles non protégés augmente les chances de trouver l’or ». Sur place, on en rencontre qui en sont réellement convaincus. Un d’eux, surnommé « Tuines » soutient qu’il est même préférable après l’acte sexuel non protégé, de descendre dans le puits du site avec la fille en question sans se doucher.
Voilà qui n’est pas pour rassurer quant au succès du combat contre le e VIH/Sida, sachant que le sous-sol de la région serait fortement aurifère.
Pour ce qui est de la caravane, le chef d’antenne régional dit avoir atteint son objectif vu que les quatre villes qui devaient être visitées l’ont été, et il espère que le message est bien passé.
Réné Kaborébou lance un appel à la jeunesse à plus de responsabilité sur la santé sexuelle et reproductive car c’est cette tranche de la population qui est la plus touchée par le VIH-SIDA. Il ne désarme pas : les campagnes de sensibilisation seront toujours menées tant que le SIDA fera toujours des ravages dans la région.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net