3 février 2008-3 février 2018. Dix ans que le Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh a été enlevé et assassiné par les services de sécurité du régime du président Idriss Déby.
Un crime politique sur lequel la justice tchadienne se hâte lentement pour faire la lumière

Le 3 février 2018, la famille du Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh, ses amis, camarades politiques et les défenseurs des droits de l’homme commémoreront le dixième anniversaire de son assassinat. Le 3 février 2008, alors que le pouvoir faisait face à une rébellion qui était aux portes de la présidence, cet opposant avait été sauvagement battu par la garde de sécurité présidentielle sous le regard impuissant de sa mère ainsi que ses enfants. Après cette humiliation, il a été ensuite enlevé et conduit par les même hommes vers une destination restée inconnue jusqu’à nos jours.
Afin de comprendre ce qui lui arrivé, une commission d’enquête nationale a été mise en place sous la pression de la famille du disparu, laquelle a conclu au terme de ses investigations que le Pr Saleh a succombé aux sévices corporels que ses bourreaux lui ont infligés. Mais la justice tchadienne na jamais voulu faire la lumière sur ce crime odieux. Un Groupe de réflexion et de conscience pour le Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh, avec à sa tête son fils, Brahim Ibni Oumar Mahamat Saleh a donc été créé pour mobiliser l’opinion nationale et internationale et obtenir de la justiche tchadienne une enquête sérieuse et un procès contre les coupables de ce forfait.
Dans cette optique, le Groupe a rencontré la presse burkinabè le 20 décembre au Centre de presse Norbert Zongo, un lieu hautement symbolique, pour informer l’opinion des manifestations en préparation de ce triste anniversaire.

Pour le Groupe, le crime commis sur la personne du Pr Ibni Oumar Mahamat Saleh est d’une dimension internationale qui doit être commémoration comme tel. Ses animateurs en appellent donc aux Organisations de défense des droits de l’homme pour qu’elles se mobilisent et fassent pression sur le régime du président Idris Déby et obtenir que la lumière soit sur ce crime crapuleux. Une crime impuni qui représente une menace pour la paix sociale, la démocratie et la liberté d’opinion. Le Groupe craint que si ce crime reste impunité, d’autres s’en suivent. « Ma famille et moi, sommes prêts à pardonner pour l’intérêt supérieur de la nation, à condition que la lumière soit faite sur le crime », a déclaré Brahim Ibni Oumar Mahamat Saleh.
Lors du point de presse, le Groupe a aussi dénoncé « la dictature » qui règne au Tchad, un pays " où on ne peut pas s’exprimer librement et dénoncer les agissements du pouvoir en place ». Pour eux, la dictature n’a que trop duré au Tchad et l’opinion internationale doit apporter son soutien aux démocrates qui se battent pour que chaque citoyen tchadien ait le droit de s’exprimer librement sur la conduite des affaires publiques sans craindre pour sa vie.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net