Après le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), l’Alliance pour la Défense de la Patrie (ADP) juge "médiocre" le bilan du régime en place depuis deux ans

Les lampions viennent de s’éteindre sur les deux années de l’accession au pouvoir du Président Roch Marc Christian Kaboré. Deux années marquées par une crise structurelle et conjoncturelle sans précédente, signe que le pays est à la croisée des chemins. Notre pays à mal à sa gouvernance. Le bateau Burkina Faso vogue à perte de vue dans un horizon sombre. Le seuil d’insatisfaction à atteint un niveau inquiétant dans notre pays. Cette insatisfaction généralisée de la gouvernance actuelle que connait le Faso est révélatrice du tâtonnement dans la gestion des affaires publiques. Les promesses mirobolantes faites au peuple en période de campagne électorale pompeuse apparaissent progressivement comme une illusion. L’espoir exprimé par les populations au lendemain de l’insurrection populaire cède de jour en jour la place au désarroi et à la déception. La misère tient les Burkinabè par les entrailles à tel enseigne que le scepticisme a pris le dessus sur la capacité du pouvoir en place à être une force de changement réel et profond. L’expression ‘’ plus rien ne va ‘’ est devenue le refrain favori entendu sur le territoire national. Le capitaine ayant la charge de conduire le navire Burkina Faso est en manque de vision devant la tempête qui se fait de plus en plus menaçante. Le naufrage s’annonce comme la destination sûre. C’est donc avec juste raison quand l’ex ministre Tahirou Barry affirme que « le président du Faso semble endormi au milieu d’un feu de brousse ». Loin de nous l’idée de nous complaire dans une négation chronique, mais le douloureux constat de la gestion laxiste de notre pays aux plans politiques, socio-économiques et sécuritaires s’impose à perte de vue. Voici résumé succinctement la situation nationale :
  une vie politique gangrenée par les guéguerres partisanes et mesquines ;
  une relance économique plombée dans l’aile ;
  un front social en ébullition permanente marqué par une crise accrue du système éducatif ;
  une situation sécuritaire défaillante marquée la résurgence des attaques terroristes ;
L’opinion se souviendra que pendant ces deux années de la gouvernance du Président Roch, nous avons pleinement joué notre rôle de veille citoyenne à travers plusieurs sorties sur la conduite du pays. Notre leitmotiv est de rappeler à l’autorité ses promesses faites aux populations pendant la campagne présidentielle passée et qui sont restées jusqu’à ce jour sans suite majeure. Mieux, le premier ministre, Paul Kaba Thiéba et son gouvernement sont frappés par un immobilisme chronique. Le sport favori de ce gouvernement est d’affirmer sans ménagement que le Burkina Faso se porte bien et même est de retour. A entendre les récriminations acerbes de Emile Pargui Paré, membre de la direction du MPP, contre le gouvernement Kaba Thiéba, il ne serait pas exagéré d’affirmer que le ver est déjà dans le fruit.
Les résultats du récent sondage d’opinion effectué par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) sur les deux années de gouvernance du président Roch Kaboré viennent confirmer l’insatisfaction générale qui se dégage avec une note de 4,79 de moyenne sur 10. Le résultat du sondage est clair sans ambages, nous serions dans une école primaire, le président Roch aurait été appelé à redoubler sa classe avec la mention médiocre.
Malheureusement que la culture de la démission n’a pas pignon sur rue dans ce pays, autrement, les démissions au sommet de l’état devraient se faire en cascade après un tel camouflet. Le temps joue actuellement contre le président Roch Kaboré. 2018 devrait être l’année de tous les défis, apporter positivement de l’espoir, la santé, l’éducation, du pain et de la liberté aux populations ou préparer le lit de sa chute.
Puisse Dieu bénir le Burkina Faso.

Ouagadougou, le 28 décembre 2017

Président de l’Alliance pour la Défense de la Patrie (ADP)
Abraham Badolo