Dans son message de nouvel an, le ministre de l’Education nationale et de l’alphabétisation (MENA) invite les élèves, enseignants et parents d’élèves au dialogue afin de résorber les désaccords qui existent dans le secteur éducatif

En ce début d’année 2018, j’adresse mes vœux les plus sincères et les plus chaleureux à celles et ceux qui, partout au Burkina, œuvrent pour que l’école du Faso soit juste, ouverte et performante. Je les présente également, à vos familles, à vos proches, et à tous ceux qui vous sont chers. Je souhaite que l’année nouvelle puisse combler vos espérances dans tous les domaines.

Avant d’évoquer les grands défis qui nous attendent, il nous faut jeter un regard rétrospectif sur l’année précédente. Durant l’année scolaire 2016-2017, notre école a connu des turbulences parmi lesquelles la menace terroriste dans la région du Sahel mais fort heureusement, notre système éducatif et notamment les communautés a résisté héroïquement.
En droite ligne de la vision du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Roch Marc Christian KABORE, nous avons poursuivi les réformes pour donner de la cohérence et plus de pertinence au système éducatif. Nous continuons le renforcement de l’offre en infrastructures scolaires tout en prenant en compte l’engagement du Chef de l’Etat de résorber les salles de classes sous paillote en 2020 et d’accroitre l’accès à la formation aux métiers.
Dans le souci d’améliorer la qualité de la chaîne de certification et de sécuriser nos diplômes, nous avons achevé l’informatisation du BAC, du BEPC et le processus d’informatisation du CEP est engagé.
Notre ambition de développer l’enseignement scientifique prend forme avec l’ouverture de 2 lycées scientifiques à Bobo Dioulasso et Ouagadougou en cette rentrée 2017-2018 et l’érection en cours de préparation de deux autres pour la rentrée 2018-2019. Cette mesure est renforcée par l’équipement de 25 établissements d’enseignement secondaire général en laboratoires de biologie, chimie, physique, SVT, Maths et TIC. Dans la même logique, la prévision de construction de 7 structures d’enseignement et de formation techniques et professionnels souligne l’ambition de développer ce sous-secteur.
Par ailleurs, dès cette rentrée, le nouveau système de bourses scolaires adopté courant août 2017 par le gouvernement permettra d’appuyer les élèves qui seront orientés dans les filières scientifiques, techniques ou professionnelles. Ces mesures incitatives visent à combler le déficit en scientifiques et techniciens, mais aussi à accompagner la scolarisation des enfants de familles modestes.

Chers enseignantes, chers enseignants,
L’histoire est riche d’exemple d’enfants devenus célèbres qui, sans l’action bienveillante de leurs enseignants, n’auraient pas échappé à la fatalité de leur condition. Nous pensons à l’exemple d’Albert Camus qui, après avoir reçu le Prix Nobel de littérature écrivit à son instituteur Louis Germain ces propos pleins de signification : « Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé ».

En effet, l’Education nationale, ce sont d’abord des femmes et des hommes passionnés qui, dans l’administration centrale, mais aussi partout au Burkina, dans les structures éducatives se consacrent à la plus belle mission qui soit : transmettre à nos enfants les savoirs et les valeurs qui leur permettront d’affirmer leur personnalité et de construire leur avenir.

Cher(e)s élèves,

La Nation attend de vous une attitude de rupture avec tous les comportements contre-productifs et espère que vous vous engagerez dans le travail et la quête de l’excellence. Vos parents ainsi que l’administration scolaire et les enseignants se tiennent à vos côtés pour vous aider à faire de l’école un lieu d’apprentissage et de réussite, un espace de fraternité agissante et de mûrissement de vos potentiels. Allez au dialogue et exprimez vos craintes, vos peurs, vos insatisfactions, voire vos colères. Faites le avec vos têtes. C’est le rôle de l’école et de vos parents de vous entendre et de vous orienter.

Chers partenaires sociaux, Chers parents d’élèves,

Nous croyons fermement aux vertus du dialogue et en sa capacité de résorber tous les désaccords. De par le passé, nous avons dans le dialogue fait avancer la cause des travailleurs pour le grand bonheur de notre système éducatif. Nous vous réitérons notre disponibilité au dialogue et à la concertation sincère pour accompagner toute proposition de votre part qui serait bénéfique pour l’éducation, les élèves, les travailleurs et donc la Nation.
Par delà nos convictions, par delà nos appartenances et par delà les désaccords qui parfois nous séparent, nous partageons tous une conviction profonde : l’école est ce bien commun, le plus précieux de tous, qui seul permet à notre pays de tisser des liens durables avec la raison et le savoir. De cette conviction profonde découle une ambition partagée : notre système éducatif doit donner à chacun des enfants qui lui ont été confiés les moyens de réussir sa scolarité et au-delà sa vie d’adulte.

« L’éducation, c’est la famille qui la donne ; l’instruction, c’est l’Etat qui la doit » disait Victor Hugo. Comme l’a précisé, le Président du Faso, lors de son discours à la nation, le 31 décembre 2017, la famille doit rester le premier foyer d’éducation ; sans elle, l’école est hémiplégique et son action elle ne peut que claudiquer. Pour assurer donc un avenir radieux à notre pays, il est de notre responsabilité de jouer chacun son rôle car comme le souligne Joseph Ki-Zerbo : « L’Education est le logiciel de l’ordinateur central qui programme l’avenir des sociétés »
Vive l’école burkinabè !

Jean-Martin Coulibaly
Ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation