Le V8 verrouillent 8 fois la savane, éveillant les rages inutiles
Le R4 équarrissent les promesses, touillant les colères agenouillées.
Les codicilles tortueux, les avenants complices et les alinéa fumeux
Disent les ruines et les ensevelissements programmés
La faim, la soif et le dénuement peinent à monter à la tribune
Incapables de disputer le micro aux boursouflures remplies de vide.
L’éternelle soumission aux illusionnistes
Est une nette invitation aux saccages licites
Cette langoureuse abdication de nous-mêmes
Est un clair appel au meurtre.
Meurtre multiple aux facettes multicolores
Meurtre légitime coiffant des argumentations pâteuses
Ranini Ra Lôg yé
Ranini-La clairvoyance, ne nous quitte pas
Décrète la fin de cette grasse matinée des cerveaux constipés.
Reste et dit le « Non » ferme, au lieu du sirupeux « Peut-être ».
Peut-être, Faut voir, Attendons de savoir...
Le doute émondant les légitimes révoltes.
Il nous est pas donné de passé postérieur.
Nos ancêtres quant à eux, enseignent avec justesse
Qu’on a peur sous le baobab lorsque le calme règne au village
Et que la sérénité du sillage se construit à coups de sacrifices
Car les larges et profonds sacrifices ne sont de vaines bravades
Le verbiage savant tue le verbe, la moue étranglant les mots
Car parler avant le temps opportun fait de vous un imbécile.
Un imbécile heureux. la narine plissée de rides amères
Oser énoncer alors que l’affaire est soldée fait de vous un lâche.
Un lâche acclamé, comblé de phrasés louangeurs.
Taire à bon escient le parcours de la faux
Fait de vous un grand sage, voué à expliquer les faillites.
L’avant-garde, geôlière rigide de nos âmes accroupies,
L’arrière-garde, volontaire otage de nos soupirs émoussés
Rien de pire que les tourments silencieux,
Des héros essoufflés avant la bataille.
L’écœurement renonçant au seuil du combat.
Il n’y a pas plus grave abomination que ces rires sinistres.
Hoquets ensanglantés des fauves domestiques,
L’estomac infini, le gosier solide, les babines fiévreuses.
Toujours. L’enquête suit son cours, et s’égare en chemin.
Encore et encore. L’avenir dure longtemps.

Sayouba Traoré
Journaliste, Ecrivain
Kaceto.net