Le vendredi 16 février, s’est tenue dans la salle de conférence de l’Autorité de mise en valeur de la vallée du Sourou à Niassan, la deuxième session ordinaire du Comité national de pilotage des Pôles de croissance(CNPPC) au titre de l’année 2017. Occasion de faire le bilan des activités de l’année passée et de plancher sur celles de 2018

Le Comité s’était fixé l’objectif de « présenter l’état de mise en œuvre des résolutions et recommandations de la première session 2017, faire le point sur la préparation des Pôles de croissance, examiner et adopter la stratégie nationale de promotion des Pôles de croissance ". Cette deuxième session s’est tenue sous la présidence du premier ministre Paul Kaba Thiéba avec la participation des membres du Comité, d’observateurs et des personnes ressources.
« Doter le Burkina Faso d’une stratégie nationale de promotion des Pôles de croissance pour optimiser la contribution des pôles de croissance et de compétitivité à l’édification d’une économie nationale dynamique, compétitive et intégrée », c’est autour de ce thème qu’a eu lieu cette deuxième session de l’année 2017.
Pour le premier ministre, le Pôle de croissance occupe actuellement une place de choix dans le dispositif institutionnel de planification et du développement de notre pays. En plus d’être un instrument de mise en œuvre du PNDES, il est aussi attendu des Pôles de croissance une contribution importante à l’économie nationale à travers une augmentation de leur part dans le PIB et la création d’emplois locaux. Et « cet objectif ne peut être atteint sans un cadre cohérent qui orientera le développement des pôles de croissance » a-t-il dit, d’où le choix du thème de cette session.
Selon le Comité national de pilotage, la promotion des Pôles de croissance a connu de nombreuses difficultés qui ont fortement impacté, voir ralenti le processus. C’est pourquoi, des mesures urgentes et vigoureuses doivent être prises pour accélérer la mise en œuvre des Pôles de croissance afin de mieux contribuer à l’accélération de la croissance économique et à la réduction de la pauvreté.

En ce qui concerne le Pôle de croissance de Bagré, le comité se réjouit des progrès enregistrés dans ses différentes composantes avec l’appui de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement dont il salue l’engagement pour la réussite de sa mise en œuvre. Toutefois, le Comité note qu’il y a des difficultés, notamment financières et techniques qui subsistent et qu’il est impérieux de prendre des dispositions idoines pour les résoudre au plus vite et durablement afin de permettre l’achèvement des travaux et d’installation des investisseurs sur le territoire.
S’agissant du Pôle de croissance du Sahel, le comité salue les efforts dans la conduite des études complémentaires et l’élaboration du document de recadrage. Quant aux agropôles du Sourou et de Samandeni qui visent à mettre en valeur le potentiel agro-silvo-pastoral desdites zones, le comité se réjouit de l’adoption du document de recadrage à la première session en juin 2016, et l’accord de financement pour la réalisation de l’étude de préfaisabilité.
Pour ce qui est de la Grappe huilerie de Bobo-Dioulasso (GHB) et de la préparation des zones économiques spéciales de Bobo et de Ouagadougou, le Comité note que l’opérationnalisation de GHB a connu une avancée avec la signature de convention portant sur la mise à disposition des ressources. S’agissant des zones économiques spéciales, le Comité note avec satisfaction la réalisation de l’étude de faisabilité et invite le ministère du Commerce, de l’industrie et de l’artisanat à diligenter le processus d’opérationnalisation des Pôles de production pour l’exportation. Pour ce faire, le Comité a pris des résolutions et formulé des recommandations dont « l’approbation de la stratégie nationale de promotion des Pôles de croissance ; l’accélération des études en cours pour la préparation des nouveaux Pôles de croissance ; la nécessité d’accélérer la construction du Pôle de croissance de Bagré en préservant son modèle économique ; l’accélération de la construction des agropoles du Sourou et de Samandéni et des Pôles de croissance de l’Est et du Sahel".

Le Comité a formulé des recommandations sur « la nécessité d’optimiser le financement des secteurs porteurs de croissance grâce à la mise en cohérence des instruments existants et en projet ; le respect du modèle économique du pôle de croissance de Bagré ; le désenclavement des sites de pôles de croissances et la nécessité de réaliser sur les sites des pôles des infrastructures de transformation, de commercialisation ».
A la fin de la session, le premier ministre s’est félicité de la qualité des échanges, estimant que "nous avons abouti à des résultats très importants pour l’avenir de notre économie nationale, en ce sens que la stratégie nationale des pôles de croissance pour la période de 2018-2030 a été examinée et adoptée par le comité de pilotage. Et cette stratégie nationale comme le veut la procédure sera soumise au conseil des ministres avant son opérationnalisation". Optimiste, il croit dur comme fer que le document adopté lors de la session "va permettre d’amplifier le plan national de développement économique et social en ce sens que cette stratégie est fondée essentiellement sur la nécessité de s’appuyer sur les potentialités régionales pour pouvoir développer notre économie nationale. C’est ainsi que nous avons un agropole au Sourou, à Bagré, à Samandéni et également des projets de création de pôles de croissance dans la région de l’Est et dans le Sahel qui visent a amplifier l’impact du PNDES en tirant partie des potentialités locales ».

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net