Le Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD) passe au crible la politique sécuritaire du gouvernement et accuse l’exécutif de manquer à ses devoirs de garantir la sécurité aux Burkinabè, condition du développement économique de notre pays

Le Burkina Faso, notre pays, a mal depuis plus de deux années à sa sécurité. Les affres du terrorisme et du grand banditisme rythment le quotidien des Burkinabè. Les parties nord, est, ouest, centre et sud ouest du pays sont progressivement devenues des zones majeures profondément affectées par le terrorisme ou le grand banditisme. Dans le cas précis du terrorisme et ses corollaires, malheureusement les statistiques annoncent plus de quatre vingt (80) attaques et 133 pertes en vie humaine. C’est donc des spectacles de consternation, de désarroi et de tristesse qu’il est en permanence donné à voir dans notre pays. Face à cette catastrophe sécuritaire, les réponses apportées par le gouvernement Paul Kaba Thieba restent en partie inefficaces si bien qu’il a fallu malheureusement l’attaque terroriste de l’état major du 02 mars 2018 à Ouagadougou pour que le premier ministre affirme avoir désormais compris la leçon. Cette sortie déplacée est un aveu qui met en relief le tâtonnement des gouvernants dans la gestion sécuritaire du pays. Les Burkinabè devraient dans un contexte pareil être inquiets de l’avenir du pays dans la mesure où le développement est largement tributaire de la sécurité.
Le constat qui est donné aussi à voir par les autorités actuelles, est l’utilisation de faux fuyants pour se dédouaner et se soustraire de l’obligation à assurer la sécurité des personnes et des biens sur le territoire national. Cette récurrence à attribuer la cause de l’insécurité au régime déchu depuis 2014 donne cette impression d’une manipulation de l’opinion pour cacher ces insuffisances. Sinon il est difficile à comprendre que les ténors du pouvoir en place pendant les 26 années de gestion du pouvoir au côté du Président Blaise Compaoré à des responsabilités de haut niveau n’aient jamais dénoncé par patriotisme et intégrité cette collusion entre le régime déchu et des forces qui déstabiliseraient aujourd’hui le Burkina Faso. Mieux, ces ténors du pouvoir en place ont brillé pendant 26 ans par une omerta absolue.
Les derniers faits politiques donnés à voir qui cachent mal cette dynamique du pouvoir en place de manipuler l’opinion, sont les sorties en conférence de presse des associations dites de la société civile, le Brassard Noir et la Cosca. Ces sorties ne visaient qu’à livrer à la vindicte populaire et exiger la suspension d’un parti politique, le CDP, sur la base du fait que son Président, Eddie Komboigo, aurait affirmé que « le remède à l’insécurité, c’est de voter pour nous en 2020 ». La posture adoptée par ces dites structures est suspecte à deux niveaux. En premier lieu, le président du Brassard Noir, Boukari Conombo, est un conseillé municipal du parti au pouvoir, le MPP, à Loumbila. Le président de la Cosca, Michel Rabo, est ce monsieur qui avait porté à sa création la structure tristement célèbre ‘’Réseau Dignité’’dont les hauts faits déversés sur les réseaux sociaux avaient crées l’indignation totale. Ces derniers dissimulent mal la mise en œuvre d’une action de représailles contre un adversaire politique en se cachant derrière une association de la société civile. En deuxième lieu, proposer à notre sens une alternative à la réponse sécuritaire du gouvernement qui s’avère inefficace ne peut pas être considérée comme un délit dans une démocratie. Les sorties du conseiller municipal MPP, Boukari Conombo, et de la Cosca camoufflent difficilement une forte odeur de mission commandée.
L’avenir supérieur du Burkina Faso exige que le gouvernement Kaba Thieba puisse rapidement prendre la mesure de la situation en proposant des solutions idoines et adéquates que de s’illustrer dans le dilatoire. L’heure est à l’union sacrée autour de la patrie, non le contraire.

04 Avril 2018
Le Mouvement Citoyen pour la Démocratie (MCD)
Sylvain Ouedraogo