Le jeune coureur de 23 ans avait été retrouvé inanimé le long de l’un des secteurs pavés de la course. Il a succombé à un arrêt cardiaque.

Le coureur belge Michael Goolaerts, qui participait dimanche à Paris-Roubaix, est décédé dimanche soir à l’hôpital de Lille, quelques heures après la victoire du champion du monde Peter Sagan. Dans l’après-midi, le jeune Belge (23 ans) avait été retrouvé inanimé sur le deuxième des vingt-neuf secteurs pavés de la « reine des classiques ». Il avait été secouru en urgence et héliporté à Lille. « C’est avec une tristesse inimaginable que nous devons communiquer le décès de notre coureur et ami Michael Goolaerts », a annoncé son équipe Verandas Willems. « Il est mort dimanche soir à 22 h 40 à l’hôpital de Lille en présence des membres de sa famille et de ses proches, à qui nous pensons fort. Il est décédé d’un arrêt cardiaque. »
« Toute assistance médicale était inutile », a ajouté le communiqué de Verandas Willems en précisant qu’il n’y aurait « pas d’autre communication pour donner le temps à ses proches de faire face à cette perte terrible ». Le pronostic vital était engagé pour Michael Goolaerts, secouru pour un arrêt cardio-respiratoire et héliporté au CHU de Lille, avait annoncé en début de soirée le bulletin médical de Paris-Roubaix. Le jeune coureur belge prenait part pour la première fois à Paris-Roubaix. Il a été retrouvé inanimé dans le deuxième secteur pavé, près de Viesly, une centaine de kilomètres après le départ de Compiègne. Sur les images télévisées, le Belge est au sol, les bras en croix, sans autre concurrent à ses côtés.
Michael Goolaerts était passé professionnel en 2014, alors qu’il n’avait même pas 20 ans, dans l’équipe Verandas Willems. Mais, après un an, il a rejoint la formation espoir de Lotto pour les deux saisons suivantes, avant d’être recruté de nouveau par Verandas Willems, désormais dirigée par le Belge Nick Nuyens, un ancien vainqueur du Tour des Flandres. Sans résultat majeur en 2017, le Belge, au gabarit athlétique (1,86 m pour 80 kg) taillé pour les classiques de pavés, avait encore un palmarès vierge de victoire au plus haut niveau. Hormis un succès d’étape, en avril 2016, au Tour du Loir-et-Cher, une épreuve de catégorie inférieure. Sa dernière course, avant Paris-Roubaix, datait d’une semaine. Il avait pris le départ du Tour des Flandres sans aller jusqu’au bout (abandon) et comptait à son actif 20 jours de compétition en 2018, un peu plus de 3 000 kilomètres en course.

Le drame rappelle inévitablement le décès d’un autre jeune coureur belge, Daan Myngheer, mort fin mars 2016, à l’âge de 22 ans, après un accident cardiaque survenu en Corse au Critérium international. Daan Myngheer – coïncidence tragique – avait couru l’année précédente pour Verandas Willems, l’équipe de Goolaerts. Après s’être senti mal, il avait fait un infarctus dans l’ambulance de la course, un véhicule équipé pour les secours, et avait été transporté à l’hôpital d’Ajaccio, où son décès avait été constaté deux jours plus tard. Les hommages se sont multipliés sitôt l’annonce du décès de Michael Goolaerts. Quick-Step, Sky, Mitchelton, Lotto NL, AG2R La Mondiale et d’autres formations ont fait part de leur tristesse, mais aussi des coureurs non engagés dans Paris-Roubaix (Alejandro Valverde) ou fraîchement retraités (Alberto Contador, Fabian Cancellara). Le président de l’Union cycliste internationale (UCI), David Lappartient, a résumé le sentiment général : « Au nom de l’UCI et de la famille du cyclisme dans son ensemble, je tiens à adresser mes plus sincères condoléances à la famille, à l’équipe et aux proches de Michael Goolaerts, parti trop tôt ce jour. »
L’annonce de l’hospitalisation de Goolaerts avait jeté une ombre sur la fête concluant traditionnellement Paris-Roubaix, malgré la brillante victoire de Sagan en conclusion d’une offensive de grande ampleur. Malchanceux jusqu’à présent sur les chemins de mauvais pavés de la « reine des classiques », le Slovaque s’est imposé en maestro sur le vélodrome. En attaquant à 55 km de l’arrivée et en ne gardant avec lui que le champion de Suisse Silvan Dillier, rescapé d’une échappée lancée à plus de 220 km de Roubaix. « C’est extrêmement triste pour le jeune coureur qui a chuté », a commenté ensuite Sagan après être venu à bout des 257 km de cette 116e édition aux multiples rebondissements, avec le coup d’éclat du Slovaque et l’échec collectif de l’équipe favorite (Quick-Step) réduite à la troisième place du Néerlandais Niki Terpstra. Premier champion du monde à gagner dans le légendaire vélodrome depuis Bernard Hinault en 1981, Sagan a réparé un manque dans un riche palmarès fort notamment de quatre maillots verts du Tour de France. Paris-Roubaix est seulement son deuxième « monument » (le nom des plus grandes courses d’un jour) après le Tour des Flandres 2016.

AFP