Auteur-compositeur-interprète, le musicien Bill Aka Kora, qui a réussi à combiner tradition et modernité dans l’expression musicale, se lance un nouveau défi : l’organisation d’un événement culture dénommé " Le festival les nuits Djongo"

Né à Pô, dans la province du Nahouri, Bil Aka Kora, de son vrai nom Bilgho Akaramata Kora fait danser depuis des années des millions de mélomanes de Django, aussi bien au Burkina que dans le sous-région ouest-africaine avec des rythmes musicaux traditionnels et modernes (Djazz, reggae, blues).
Longtemps absent de la scène musicale burkinabè, Bil Aka Kora fait à nouveau parler de lui en annonçant l’organisation pour la deuxième fois, d’un événement culturel dénommé "Le festival des nuits Djongo" prévu du 4 au 6 mai prochain à Tiébélé et à Po, dans la province du Nahouri.
L’idée de ce festival est née du constat qu’à tout moment, nos anciens pourraient ne plus être sur terre pour nous conter l’histoire de nos traditions, et du risque qu’il n’y ait plus personne pour nous parler de notre culture. « Que restera- t-il de nos traditions quand nos anciens auront disparu avec les dernières brides de l’histoire de nos familles, de nos villages et de nos peuples ? Que restera-t-il de nos chansons quand nos griots ne sauront plus jouer du tam-tam, du bendré et de la calebasse, ni réciter les louanges à chaque peuple ?, interroge Bil Aka Kora ».
L’homme du Djongo comme on l’appelle affectueusement, dit avoir constaté que beaucoup de pas de danses traditionnelles disparaissent au profit des danses modernes. Il s’inquiète de ce qui adviendra « si nos enfants, nos petits enfants sont coupés de leur culture, que la jeunesse ne s’intéresse pas à sa culture, et qu’en plus des mécanismes ne sont pas définis pour la transmission entre aînés et jeunes".
C’est fort de ce constat alarmant que Le festival Djongo sera organisé pour la deuxième fois consécutive avec pour thème : « Jeunesse et citoyenneté active : défis et perspectives ».
A ce rendez-vous culturel auxquels sont attendus plus de 15 000 personnes se veut un cadre de réflexion autour des stratégies à définir assurer la pérennisation des valeurs culturelles par une responsabilité collective de la communauté. Le festival entend par ailleurs apporter sa contribution à la promotion de la culture et touristique de la province du Nahouri. « Ce festival vise comme principal objectif de valoriser les richesses culturelles et touristiques du "Pays des hommes intègres" et pour objectifs spécifiques, "la mise en valeur des infrastructures culturelles, la promotion des troupes, danses, musiques traditionnelles ; la création des conditions de cohésion sociale et d’unité à travers la musique et la danse, la facilitation de la culturelle entre les aînés et les jeunes", a confié Bil Aka Kora.
Au menu du festival, parades, concerts, excursions touristiques, compétitions de danses traditionnelles, rues marchandes, etc.
Le comité d’organisation du festival a annoncé la participation de grandes figures de la musique burkinabè, notamment Smockey, Nourate, Maï Lingani, Solo Dja Kabako et bien d’autres artistique. Et selon le même comité d’organisation le play-back sera banni sur scène lors du festival pour faire place au live.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net