Engagée dans la lutte pour le respect du droit au logement, la Coalition Coalition des associations de défense pour le droit au logement (CADDL) sonne à nouveau la mobilisation pour obtenir la satisfaction de ses doléances.

Insatisfaite des résultants de son meeting du 05 Avril dernier au cours duquel elle a dénoncé la crise du logement qui frappe des millions de Burkinabè, particulièrement dans la province du Kadiogo, la Coalition des associations de défense pour le droit au logement (CADDL) revient à la charge. Le 15 mai, elle a tenu une conférence de presse dans la salle de réunion de la maison de femme de Ouagadougou pour exprimer à nouveau son mécontentement quant à la gestion du dossier par le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme. La Coalition a profité de la rencontre avec les journalistes pour annoncer une campagne de dénonciation et de protestation contre la politique du logement.
Le 5 avril, la Coalition avait consigné des doléances qui avaient été transmises au ministre Bonanet, et avait espéré une réponse claire de ce dernier. En vain. En lieu et place, c’est un silence qui leur a été opposé et la Coalition estime que "si le gouvernement n’a pas affiché une position ambiguë, il est resté dans un mutisme total", une attitude surprenante surtout que lors de son discours sur l’état de la nation, le premier ministre avait déclaré que la suspension des lotissements sera levée, et que les sociétés immobilières à jour pourront continuer à travailler.
"Dans le quotidien d’État Sidwaya, nous avons noté la non levée de la suspension et l’arrêt des travaux des sociétés immobilières", a rappelé le président de la Coalition, Konkobo Moussa, qui suspecte le gouvernement de vouloir "mettre notre plateforme revendicative dans les tiroirs".
Fort de ce constat, la Coalition a décidé de prendre à bras le corps certaines questions dont, "l’apurement du lourd passif contentieux lié aux lotissements menés à Bogodogo sous l’égide des maires Zénabo Drabo et Henri Kaboré ; l’audit des opérations de lotissement passées et le retrait des parcelles détournées et volées à Balkuy, Dagnongo, Goudrin, Yamtenga et Taabtenga ; la proposition du mode de ré attribution de ces parcelles aux populations régulièrement recensées ; l’arrêt des actions de spoliation et de pillage du foncier par les sociétés immobilières à Bogodogo (ce qui compromet, selon la Coalition, les espoirs des populations de jouir un jour de leur droit à un logement décent) ; la réglementation du coût des loyers dans les zones loties de Bogodogo ; la baisse du prix des matériaux de construction pour tous les Burkinabè ; la construction par l’État de logements sociaux à prix abordables pour les populations, etc."
Ainsi, la CADDL section Bogodogo lance à compter d’hier 15 mai une campagne de mobilisation et de protestation à travers une série d’assemblées générales dans l’ensemble des quartiers de l’ex Bogodogo. Cette campagne sera couronnée par "une manifestation publique d’envergure sous forme de protestation contre l’impunité dont bénéficient les maires et conseillers voleurs de parcelles. Et contre le pillage du foncier par les soit disant promoteurs immobiliers", a prévenu Konkoba Moussa.

Frédéric Tianhoun
Kaceto.net